Le 28 novembre, se tenait à Niort la suite du procès, commencé le 8 septembre, de neuf militants inculpés pour l’organisation de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, qui avait vu un déferlement de violences policières faisant plusieurs blessé·es très graves. Les neuf inculpés sont les représentants des syndicats et associations qui avaient appelé à la manifestation. Une journée de mobilisation et d’animations était organisée pour soutenir les inculpés. C’est dans ce cadre qu’une table ronde contre la répression a été organisée.
Environ 400 personnes étaient présentes sur le site du patronage laïque à Niort pour participer à une table ronde “Contre la répression des militants” avec la FSU, Solidaires, la CGT, Bassines non merci et la Confédération paysanne.
Les interventions syndicales
La FSU souligne une intensification de la répression en interne (cf. les quatre de Melle) et sur les manifestations avec l’utilisation récurrente des gardes à vue. La “criminalisation” du mouvement social, que ce soit au niveau syndical, écologique et féministe, devient systématique.
Pour Solidaires, la répression a commencé dans les quartiers populaires. Elle s’est accélérée depuis avec les lois Travail – El Khomri (2016), Cazeneuve (2017), sécurité globale (2021), “engagements républicains” (2021), avec également le mouvement des Gilets jaunes (2018-19), et la lutte contre la réforme des retraites (2020 et 2023). Solidaires note l’explosion des violences policières mais aussi celle des mises en examen. Dès lors il y a nécessité d’une convergence – associations, syndicats, collectifs – pour le droit à manifester et contester juridiquement les mises en examen.
La CGT rappelle le droit à manifester sans “déclaration obligatoire”. Elle confirme le harcèlement contre les responsables syndicaux, gardes à vue, convocations abusives au commissariat pour participation à des manifestations interdites. Tout est mis en œuvre pour intimider et détruire le mouvement social.
Deux poids, deux mesures
Le représentant de Bassines Non Merci, militant depuis 50 ans, a reçu sa 1ère grenade il y a 5 ans. Il souligne que dans la région les militant·es sont la cible d’agressions extrêmement graves, tabassages, harcèlements, violences physiques, destruction de biens, sans aucune poursuite judiciaire à l’encontre des agresseurs pourtant connus. De plus, la surveillance policière en amont s’arme d’équipement que l’on peut qualifier de militaire.
La Confédération paysanne confirme le contrôle accru des militant·es ; une répression toujours plus violente et une criminalisation de leur syndicat, mais pas des deux autres 1. Comme pour Bassines non merci il y a deux mesures, deux traitements. Le gouvernement veut restreindre les subventions aux petits syndicats, les étrangler financièrement pour asphyxier les luttes.
Témoignages et échanges avec la salle confirment cette accélération des toutes les violences policières, juridiques, financières car le soutien à ces luttes croît fortement.
Tous et toutes confirment la nécessité vitale d’une convergence des associations, collectifs et syndicats dans les luttes.
Emmanuelle
- La FNSEA (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et la Coordination rurale. ↩︎