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S’organiser pour enrayer la logistique du désastre

Chaque année, plus de deux millions de mètres carrés d’entrepôts sont construits en France, dans une dynamique d’artificialisation dont la courbe de croissance est exponentielle. Pour alimenter ces entrepôts, il faut des routes, des autoroutes, des camions à n’en plus finir, des avions-cargos, des porte-conteneurs et des ouvrier·es qui y laissent leur santé. À travers ces infrastructures et leurs multiples ramifications, l’empire logistique broie le vivant, grignote les terres fertiles, rase les forêts, nous étouffe sous le bitume et le CO2 et s’accapare les fruits de notre travail. Ce secteur est stratégique. Il soumet tous les territoires à la tyrannie du marché global. En transportant tout et n’importe quoi à bas coût, l’empire logistique produit de la délocalisation, du dumping social, de la sous-traitance et des boulots pourris.

En retraçant les filières du béton, du maïs ou des colis, on tombe inévitablement sur la logistique. C’est elle qui fait circuler les biens et les matières aux quatre coins de la planète, qui rend possible une production déconnectée des territoires, hors de portée et de maîtrise des habitant·es et des travailleur·euses. C’est pour elle que s’ouvrent toujours plus de nouveaux chantiers routiers et d’entrepôts.

Cette gigantesque machine s’organise autour d’axes stratégiques, des “corridors” le long desquels elle concentre ses forces, mais aussi ses faiblesses. Ce faisant, elle connecte malgré elle des luttes locales et des luttes sociales auxquelles elle offre des prises communes. Ainsi les projets d’A133-134 dans la région rouennaise, de canal pharaonique Seine Nord-Europe et d’entrepôt géant en Seine-Saint-Denis s’inscrivent dans un même continuum, comme les résistances locales à ces aménagements.

Cette saison, nous vous donnons rendez-vous du 24 au 26 mai en Seine-Saint-Denis.

Au cœur de la métropole du Grand Paris, les promoteurs et l’État veulent construire une méga-plateforme logistique : Greendock ! Cette manif-action sera une première étape pour stopper ce projet et défendre les espaces de fraîcheur et la biodiversité au cœur des banlieues populaires. Nous nous retrouverons ensuite de nouveau en masse les 8 et 9 juin contre le projet d’autoroute A69, en ouverture d’une série d’actions décentralisées de la Déroute des Routes annoncée pour la troisième semaine de juin.

De leur conception jusqu’au dernier coup de truelle, nous sommes là pour mener la résistance à chaque projet et atteindre le seuil critique à même de les faire tous tomber.

D’une saison à l’autre : tisser la trame du mouvement

Si le mouvement a pris son essor en s’organisant autour de calendriers d’actions saisonniers, il se déploie aujourd’hui sur un ensemble d’autres dimensions. Des dynamiques au long cours se construisent. Le maillage territorial des comités locaux se renforce. Les premiers Greniers des Soulèvements voient le jour. Autour, des réseaux cousins et alliés, “Naturalistes des terres”, “Bâtisseur·euses des terres”, “Grimpantes des terres”, s’organisent sur la base de pratiques et de passions communes. […]

Les Soulèvements de la terre n’ont pas fini de se métamorphoser et de grandir. Mais des premières secousses qui ont vu émerger le mouvement aux bouleversements majeurs qu’il appelle de ses vœux, il y a encore un gouffre. Nous avons besoin de toutes les énergies pour le combler ; pour quitter la sidération et le fatalisme que suscite bien souvent la crainte de l’effondrement, pour raviver la possibilité d’un basculement.

Rejoignez votre comité local le plus proche !

Les Soulèvements de la Terre

La carte des comités avec leurs divers contacts est disponible ici : https://lessoulevementsdelaterre.org/en-eu/comites/la-carte-des-comites