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Réponse à Sophie Carrouge

Il n’est évidemment pas question de remettre en cause le principe de l’inclusion, et il faut se battre pour obtenir des moyens supplémentaires, mais sans exclure d’autres solutions car les handicaps sont différents, les enfants aussi, et peuvent nécessiter des accompagnements différents. Personnellement, j’ai une expérience (familiale, associative, professionnelle) diamétralement opposée à celle de Sophie Carrouge1. Non, l’école, telle qu’elle existe actuellement, n’est pas forcément bien adaptée à l’accompagnement de tout handicap. Non, une institution spécialisée n’est pas toujours “glauque”, n’est pas nécessairement un lieu où “l’on est privé d’instruction, de connaissance et de culture”. Il faut se garder de généraliser et de donner du secteur médicosocial une vision caricaturale. Un IME peut être un lieu ouvert (beaucoup plus qu’un établissement scolaire grillagé et bétonné de nos jours) qui propose à la fois l’école et des ateliers divers, beaucoup d’espace, un environnement où la nature, les animaux et les installations artistiques permettent un certain épanouissement. Mais cela coûte cher, alors, mieux vaut fermer ces instituts ! À mon avis, Émancipation doit lutter contre l’acte 2 de l’inclusion qui permettra surtout de faire des économies, qui risque d’accentuer la souffrance des personnels et le rejet des enfants ayant des troubles du comportement. Résultat possible : des familles démunies, isolées, qui auront recours… à des éducateurs “en libéral”, ou à des services très onéreux. La privatisation “en marche”.  

Militante au SNES-FSU, je n’ai jamais envisagé d’adhérer à FO mais j’estime que le syndicalisme doit savoir dire NON, par exemple à la PSC quand l’objectif devrait être le 100 % Sécu, ou à l’acte II de l’inclusion qui va aggraver les difficultés du système éducatif, faute de formation, et de moyens adaptés. Les salaires des AESH et leurs conditions de travail suffisent à démontrer le peu de cas que ce gouvernement, comme les précédents, fait de l’accompagnement des enfants en situation de handicap. C’est lui qu’il faut cibler en priorité.

Marie-Noëlle Hopital

  1. Voir “Exclus, inclus, perclus ou reclus”, L’émancipation syndicale et pédagogiques n°6 : https://www.emancipation.fr/la-revue/fevrier-2024/exclus-inclus-perclus-ou-reclus/ ↩︎