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Dissoudre

Dissoudre

Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes, musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolution et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face.

Dissoudre , Pierre Douillard-Lefèvre, éditions Grevis, mars 2024, 120 p., 10 €.

Les enfants du plomb

Les enfants du plomb

Dans la série documentaire “Vert de rage”, Martin Boudot et Mathilde Cusin enquêtent sur les grands scandales environnementaux. En octobre 2022, leur documentaire sur les effets de la pollution historique de l’usine Métaleurop avait eu un grand retentissement. L’enquête vient d’être adaptée en BD : dans le Nord-Pas-de-Calais, des centaines d’enfants sont atteints de saturnisme, la maladie d’intoxication au plomb entraînant des troubles neurologiques irréversibles. Comment est-ce possible vingt ans après la fermeture de l’usine qui polluait la région ? Entre témoignages et révélations, Martin et son équipe de Vert de Rage forcent les portes des mairies, des tribunaux et des multinationales pour lever le voile sur l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de notre temps.

Vert de rage – Les enfants du plomb , texte de Martin Boudot, illustré par Sébastien Piquet, éditions Michel Lafon, février 2024, 96 p., 21,95 €.

De la MOE aux FTP-MOI

De la MOE aux FTP-MOI

À l’issue de la Première Guerre mondiale, la France accueille de nombreux·ses immigré·es pour se reconstruire. Toutefois, ces immigré·es ne sont pas uniquement économiques, ce sont aussi des réfugié·es ou exilé·es qui viennent dans le “pays des droits de l’homme” pour fuir les persécutions tout au long de l’entre-deux-guerres. Le jeune Parti communiste et en particulier sa section syndicale, la Confédération générale du Travail Unitaire (CGTU), afin d’affirmer la solidarité internationale de classe des travailleur·euses, fondent en mai 1923 la MOE (Main-d’œuvre étrangère). En 1932, la MOE devient MOI (Main-d’œuvre immigrée). Ainsi la MOI organise la solidarité internationale et locale. Elle trouve un nouvel élan avec l’arrivée du Front populaire s’inscrivant fortement dans la lutte antifasciste et jouant un rôle essentiel dans l’organisation des Brigades internationales. C’est l’origine de ce qui constituera au cours de la Seconde Guerre mondiale le fer de lance de la lutte armée, les Francs-Tireurs et Partisans – Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), dont le groupe le plus connu est celui de Manouchian, en région parisienne. C’est l’histoire longue de la MOI que propose cet ouvrage jusqu’aux enjeux d’une future panthéonisation.

Avec tous tes frères étrangers De la MOE aux FTP-MOI , Dimitri Manessis et Jean Vigreux , éditions Libertalia, février 2024, 260 p., 10 €.

Paris 2024

Paris 2024

Les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont obtenu carte blanche pour fabriquer en Seine-Saint-Denis la ville rêvée des promoteurs et investisseurs : moderne, innovante, lucrative. Sans pauvre, un merveilleux produit d’appel pour nouveaux habitant·es fortuné·es et influent·es au pays de Vinci, Eiffage, et Nexity. Mais l’“intérêt national” de cette opération a délogé 1500 personnes, détruit des jardins ouvriers, collé une voie d’accès routière à une école. Pourtant, des habitant·es, depuis le début, ont fait des contre-propositions d’aménagement qui ont été présentées à la mairie de Saint-Denis, au CIO, au COJO et à SOLIDEO. Aucune concertation démocratique n’a été possible, ce qui traduit la violence du processus olympique.

Paris 2024 Une ville face à la violence olympique , Jade Lindgaard, éditions Divergences, janvier 2024, 200 p., 15 €.