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Macron nous fait la guerre, et sa police aussi

Macron et son gouvernement sont dans une impasse politique dont ils sont responsables en tentant d’imposer brutalement leur contre-réforme des retraites. Ils ont fait le choix de l’affrontement violent avec les millions de travailleurs et de travailleuses qui manifestent leur opposition depuis plusieurs semaines dans la rue. Provocations, déclarations incendiaires, déni de la légitimité de l’expression du mouvement social… tout est bon pour provoquer des incidents qui justifieraient pour le ministre de la police Darmanin l’usage de la violence.

N’ayant aucun scrupule, Darmanin continue d’inciter ses troupes à l’usage de la violence et cela s’est particulièrement vu ce 23 mars et ose parler aujourd’hui de “coups de fatigue” des forces de l’ordre. Usage intensif de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement, utilisation des canons à eau, LBD et autres armes de guerre, interventions violentes de la BRAV-M et interpellations en masse dans de nombreuses villes. Ces pratiques rappellent la répression des gilets jaunes et dans les quartiers populaires où il s’agirait de faire “rentrer dans le rang” une population insoumise. Avec des blessé·es graves à Rouen et à Paris et des centaines de personnes arrêtées au cours des mobilisations, mises en garde à vue puis relâchées sans poursuite, la police attaque une nouvelle fois la démocratie. Plusieurs préfets n’hésitent pas à tenter d’intimider des militants syndicaux ou à interdire des manifestations, notamment ce samedi 25 mars. […]

L’Union syndicale Solidaires condamne à nouveau fermement la violence déchaînée des forces de l’ordre à l’encontre des manifestant-es. D’ailleurs, la Commission consultative des droits de l’Homme (CNCDH) s’est fortement inquiétée des agissements des forces de l’ordre depuis le déclenchement du 49-3 et en a même alerté l’ONU. Le Conseil de l’Europe s’alarme de “l’usage excessif de la violence” en France. […]

Union syndicale Solidaires, le 24 mars 2023

Même brutalité policière à Sainte-Soline le 25 mars

Alors que le cortège jaune a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les violences policières ont été sidérantes de brutalité : ce n’est pas moins de 200 blessé·es que nous recensons et d’autres continuent d’arriver. Parmi eux/elles, une quarantaine de personnes ont des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage, à cause des grenades de désencerclement et des tirs de LBD. Une dizaine de blessé·es graves ont même été transféré·es au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Cette violence est absolument criminelle quand on sait qu’il s’agissait pour la police d’uniquement protéger un cratère vide et de garder la face. Elle fait largement écho à la répression brutale subie par le mouvement social contre la réforme des retraites. […]

Les organisateurs dénoncent les graves violences aux personnes, menées une fois de plus par la police et qui nous remémorent le drame de Sivens. Nous sommes inquiet·es pour ces blessé·es, la priorité est et doit être à leur prise en charge. Il faut aussi dire qu’en amont de la mobilisation, la préfecture, le gouvernement et même Emmanuel Macron ont multiplié les éléments de langage visant à criminaliser le mouvement antibassines et ainsi justifier les violences dont les manifestant·es ont fait l’objet aujourd’hui. […]

Communiqué des organisateurs, le 26 mars 2023