En 1962, à l’indépendance de l’Algérie, un million d’hectares, des centaines d’entreprises sont délaissés par leurs propriétaires coloniaux. Spontanément, paysan·nes et travailleur·euses s’en emparent. Les résistances sont fortes : l’armée s’octroie une bonne partie des terres, dans beaucoup d’entreprises et de fermes le pouvoir des travailleur·euses est confisqué par une nouvelle bourgeoisie qui entend accaparer la révolution à son profit avec la complicité de l’administration. Dans ce recueil qu’il introduit, Mohammed Harbi, alors responsable du Bureau national d’animation du secteur socialiste, a sélectionné une série de rapports d’enquêtes sur le terrain, d’articles de l’hebdomadaire Révolution africaine dont il était le directeur, de textes et documents, pour la plupart inédits ou jusqu’ici inaccessibles. Alors que le Hirak réclame une nouvelle révolution, ce livre vient rappeler l’histoire d’une autre révolution possible, celle de l’autogestion algérienne.
L’autogestion en Algérie Une autre révolution ? (1963-1965), Mohammed Harbi, éditions syllepse, avril 2022, 346 p., 15 €.