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Japon

Encensé comme un “démocrate” par les grands de ce monde après son assassinat, Shinzo Abe était l’héritier de ces dynasties d’hommes d’affaires installées au pouvoir par les dirigeants états-uniens après la capitulation du Japon impérial. Il n’avait rien renié du passé de son pays et se rendait régulièrement au sanctuaire de Yasukuni où sont enterrés entre autres plus de 1 000 criminels de guerre condamnés en 1945. Il était partisan du réarmement du Japon jusqu’alors interdit par la constitution. Cerise sur le gâteau, il était adepte de la secte Moon et c’est la cause de sa mort. La mère de l’assassin avait été spoliée et ruinée par la secte. Malgré toutes ces casseroles, son parti “libéral-démocrate” a largement remporté les élections. Et un mois plus tard, la moitié du cabinet ministériel, également compromise avec la secte, a dû démissionner.

Démocratie

Les dirigeant·es des “démocraties” voyagent et reçoivent. Macron a visité Paul Biya qui dirige “démocratiquement” le Cameroun depuis 1982. Il a reçu le prince héritier MBS qui lui a sûrement promis d’être plus discret à l’avenir quand il dissoudrait ses opposants à l’acide.

Biden a rencontré les dirigeants sud-américains. Pas les “méchants” comme ceux de Cuba ou du Venezuela, mais les “bons” comme Bolsonaro. Au Proche-Orient, il est allé en Israël garantir à Lapid l’impunité (et aussitôt après, Israël a attaqué Gaza) et a inauguré la ligne aérienne Tel-Aviv Djeddah. Enfin il a terminé avec un “dialogue stratégique” où étaient invitées les “démocraties” du monde arabe : Égypte, Arabie Saoudite… vive le monde libre !

Cours suprêmes

Elles sont là pour garantir la démocratie. Aux États-Unis, la Cour suprême essaie d’imposer une régression historique sur le droit à l’avortement contre une majorité de l’opinion publique. Le Kansas qui avait voté à 56 % pour Trump, a voté à 60 % pour le maintien du droit à l’avortement. Dans le Nebraska voisin, une femme de 17 ans et sa mère risquent de nombreuses années de prison pour un avortement “clandestin” dénoncé sur Facebook.

En Israël, la Cour suprême a successivement autorisé l’expulsion de 1 300 Bédouin·es à Masafer Yatta, autorisé la déchéance de nationalité pour les Palestinien·nes qui déplairaient à la “justice” militaire et légalisé plusieurs colonies dites “sauvages” avec un argument imparable : “les colons ne savaient pas que ces terres étaient palestiniennes”.

Colombie

Dans ce pays gangrené par les paramilitaires et les narcotrafiquants, l’élection d’un dirigeant de gauche, Gustavo Petro, ancien guérillero, et d’une vice-presidente Francia Marquez, féministe et Afro-descendante, est un événement considérable, d’autant que la gauche est la première force au Parlement. Est-ce que ça suffira pour combattre l’oligarchie ? L’armée vient de tuer le chef des “dissidents” des FARC qui avaient refusé les accords de paix de 2016.

Sri Lanka

Un palais présidentiel pris d’assaut par des manifestant·es excédé·es par les pénuries de carburant, de médicaments et de nourriture, un président qui s’enfuit (aux Maldives puis à Singapour), ce qui vient de se passer va se reproduire dans de nombreux pays. Mais le “dégagisme” sans alternative politique, ne suffit pas. C’est l’ancien Premier ministre, ami du Président et réputé ayant la confiance du FMI qui a pris le pouvoir.

Maroc

Le royaume s’installe durablement dans le camp des dominants. L’accord avec Israël a débouché sur une visite d’Aviv Kochavi, chef d’État-major de l’armée israélienne et sur des accords concernant l’industrie et l’eau.

Avec l’Espagne, le chantage a fonctionné à fond. Quand un dirigeant du Front Polisario a été hospitalisé en Espagne, le Maroc a “débarqué” (en représailles) plusieurs milliers de migrant·es dans l’enclave de Ceuta. L’Espagne a cédé. Elle a reconnu de fait l’annexion du Sahara. En remerciements, l’armée marocaine a massacré 23 migrant·es qui essayaient de pénétrer dans l’enclave de Melilla. Plusieurs rescapé·es de ce massacre vont être jugé·es.

Tunisie

C’est le seul pays arabe où le “printemps arabe” n’a pas débouché sur une dictature sanguinaire. Il débouche quand même sur le pouvoir très personnel du président Kaïs Saïed qui, au terme d’une parodie de référendum (72 % d’abstention), s’est attribué tous les pouvoirs.

Iran

La théocratie au pouvoir fait régner la terreur pour étouffer la contestation sociale. Il y a eu 251 pendaisons pendant les six premiers mois de cette année et, à présent les exécutions sont publiques ! Par contre (qui s’en étonnera ?), les milliers de manifestant·es qui se sont bruyamment réjoui·es de l’agression contre Salman Rushdie n’ont pas été inquiété·es.

Orban

“Nous ne voulons pas être une race mixte qui se mélangerait avec des non-européens”. Il faut reconnaître à Orban qu’il dit tout haut ce que beaucoup de nos dirigeant·es (qui s’indignent) pensent. Si on y ajoute qu’Orban a plaisanté sur le savoir-faire allemand en ce qui concerne le gaz, on se dit que Jean-Marie Le Pen sera vite dépassé.

Gaza

49 mort·es dont 17 enfants, la première victime avait 5 ans. Israël a innové dans ses explications. Il s’agissait d’une attaque “préventive” contre une population jugée “terroriste” par essence (surtout les enfants). On a eu droit bien sûr aux mensonges habituels affirmant que les victimes avaient été tuées par des missiles palestiniens. Hélas pour l’occupant, l’attaque a été filmée.

La dirigeante du parti travailliste israélien, Merav Michaeli, estime que, où qu’ils soient, les membres du Jihad Islamique doivent être tué·es. Pour avoir rencontré les dirigeants du Jihad à Gaza, je peux affirmer que ce sont des résistants. Ils sont unitaires et hostiles à toute forme de corruption ou de racisme. Ils estiment que, puisque les Palestinien·nes ont été expulsé·es de chez eux/elles, la Palestine doit être libérée de la mer au Jourdain. La propagande israélienne les a déshumanisés et autorise leur assassinat.

Le Premier ministre Lapid pense que ce nouveau massacre lui permettra de gagner les élections. Les derniers sondages prédisent une très forte progression des “kahanistes”, un parti fasciste religieux autrefois interdit.

En France, ce massacre et une résolution contre l’apartheid présentée par le député communiste Lecoq, ont provoqué un déluge de beauferies : si on n’est pas surpris par les histrions habituels (le CRIF, la LICRA, Dupont-Moretti, Onfray, Meyer Habib…) dénonçant la main sur le cœur l’antisémitisme, on a eu droit aussi aux faussaires “de gauche” : le député PS Guedj, la rabbine Horvilleur, le cercle Medem (censé être l’héritier du Bund). Pour eux/elles, accuser Israël d’apartheid relève forcément de l’antisémitisme.