Beauferie : On se perd en conjectures sur la déclaration d’Emmanuel Macron : “ça m’en touche une sans faire bouger l’autre”. Auteur du fameux “casse-toi pauvre con”, Nicolas Sarkozy a démenti être en compétition avec son successeur. Et l’Élysée a démenti que le Président voulait parler de ses neurones.
Dignité : Comment définir la dignité et la fierté ? Grâce à la noble incertitude du sport, on a la réponse. Interrogé sur le rapport d’Amnesty International qui demande au Qatar d’indemniser les milliers de travailleur·es surexploité·es sur les chantiers de la coupe du monde et souvent victimes d’accidents mortels, Giani Infantino, président de la FIFA (Fédération Internationale de Football), a estimé que le Qatar, en leur donnant du travail, leur apportait dignité et fierté. Si on n’a toujours pas compris ce qu’est la dignité, on sait désormais qui est Infantino : un esclavagiste.
Écologie : Le nouveau mandat d’Emmanuel Macron sera écologique. Pour éviter le gaspillage, un grand programme de recyclage des produits usagers est lancé. Dans ce domaine, le projet de coopération avec l’Espagne pour recycler Manuel Valls a échoué.
Et un, et deux et trois ! : Il s’agit d’une compétition particulière que Gérald Darmanin a perdue face au Conseil d’État. Les dissolutions du Comité d’Action Palestine, du Comité Palestine Vaincra et du Groupe Antifasciste Lyon et Environs ont été annulées. Si on y ajoute la réouverture des mosquées de Pessac et Beauvais, ça fait même du 5 à 0. Devant un tel état de méforme, l’entraîneur de l’équipe va devoir prendre des mesures.
Lallement : Al Capone était tombé pour une malheureuse affaire de fraude fiscale. Et Lallement a perdu son poste pour quelques supporter·es anglais·es gazé·es. C’est injuste. Il aurait dû être jugé sur l’ensemble de son œuvre.
La santé n’a pas de prix : Le chiffre d’affaires du laboratoire Pfizer a gagné 77 % en un an.
Macron Uber Alles : Partisan du travail jetable, notre président n’a aucun regret. Si c’était à refaire, il violerait à nouveau toutes les règles en vigueur, en permettant à Uber de contourner le droit au travail ou en en acceptant que cette digne entreprise finance sa campagne électorale.
Match : Certains sont serrés et pleins de suspense. Pas celui-là. L’année 2022 écrase l’année 1997 par un score sans appel 47 à 6. En 1997, les 500 familles les plus riches de France détenaient 6 % du PIB, aujourd’hui c’est 47 %.
Médias publics : Merci à eux. Ainsi, quand un policier ouvre le feu sur une voiture sur un pont de Paris tuant deux occupants, France 2 a l’excellente idée d’interviewer immédiatement le syndicat Alliance qui jure que c’est un cas de légitime défense. Hélas, un juge n’a pas écouté la télé et a inculpé le policier.
Et merci à France Inter de nous faire comprendre ce qui se passe à Jérusalem : “sur l’esplanade des Mosquées, la police israélienne a dû répondre à des jets de pierre”.
Otanisation : Ce néologisme qui entre dans le dictionnaire est synonyme d’une sécurité renforcée. Comme celle dont a bénéficié l’Afghanistan pendant 20 ans avec le succès que l’on connaît.
Pétain : Heureusement, la justice française sait faire son travail. Elle a relaxé Éric Zemmour qui avait dit que Pétain avait sauvé des Juif/ves français·es. Les attendus du jugement sont imparables : Pétain a été condamné en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi. Pas pour crime contre l’Humanité. Donc le statut des Juifs d’octobre 1940, la rafle du Vel d’Hiv ou la police de Vichy démantelant les groupes de résistant·es, ça relève de la liberté d’expression. Quelle chance d’avoir une justice pour dire le droit !
Plagiat : Les tribunaux vont avoir du boulot. Après Zemmour plagiant Isabelle-la-Catholique pour son parti “Reconquête”, voici Macron plagiant Michel-Ange avec son parti “Renaissance” et volant le titre “Ensemble” à un parti de gauche “radicale”. Quelqu’un va-t-il oser appeler son parti “Mon Combat” (= Mein Kampf) ?
Réconciliation : Il est toujours triste de voir deux personnes que rien n’oppose sur le fond se disputer et s’invectiver. On ne peut donc que se féliciter de la réconciliation de Recep Tayyip Erdogan et du prince Mohammed Ben Salmane. Le premier a convenu qu’il n’y avait pas lieu de faire toute une affaire à propos d’un pauvre opposant dissous à l’acide. Il accepte sans problème que les coupables soient jugés dans leur pays. Le second estime qu’il est inutile de se faire la guerre par pantin interposé en Libye quand on peut se partager le pays. Tout est bien qui finit bien.
Sens des affaires : Ernest-Antoine Seillière a été qualifié autrefois de “social killer” à l’époque où cet héritier de l’empire De Wendel, à la tête du MEDEF, ferraillait contre les 35 heures. C’est pourtant un excellent homme d’affaire. Avec une quinzaine de cadres de son entreprise, il a organisé une petite fraude fiscale. Juste 315 millions d’euros. Quinze ans après les faits, il écope d’une légère peine de prison avec sursis et de 37 500 euros d’amende. À ce tarif-là, il aurait eu tort de se gêner.
Suggestion : La France demande au Liban d’extrader Carlos Ghosn, mais le Liban n’extrade pas ses ressortissants. Qu’attend la France pour suggérer un échange ? Vous nous donnez Carlos Ghosn et on vous renvoie Georges Ibrahim Abdallah dont vous demandez la libération depuis des années. En voilà une idée qu’elle est bonne.
Pierre Stambul
