Après la Deuxième guerre mondiale, le gouvernement travailliste de l’époque avait créé un système de santé devenu un exemple dans le monde : une santé totalement gratuite, des médecins hospitaliers tou·tes salarié·es. La technique utilisée pour détruire ce système a été celle utilisée un peu partout pour démanteler les services publics. Organisation de la pénurie, baisse drastique des fonds alloués à la santé, organisation de la concurrence par le privé sur fond de pénurie. Pour certains examens à l’hôpital, le délai d’attente atteint plusieurs mois.
Il y a aujourd’hui 20 % des Britanniques qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les chômeur·euses bien sûr, mais aussi de très nombreux·euses travailleur·euses pauvres.
L’inflation dépasse les 12 % et le gouvernement conservateur est décidé à faire payer la crise aux travailleurs·euses. Pour la première fois dans l’histoire, des piquets de grève d’infirmières ont bloqué les hôpitaux. Le Premier ministre, le banquier Rishi Sunak, trouve “déraisonnables” leurs revendications : 19 % d’augmentation et des recrutements massifs. Les grèves touchent à présent aussi les trains, la poste, les convoyeurs de fonds, les examinateurs du permis de conduire. Pour la première fois dans le pays, l’idée de la grève générale est avancée.
Dans cette situation où le parti conservateur est durablement discrédité, le parti travailliste devrait avoir un boulevard devant lui. Mais la crise sociale l’intéresse peu. Après avoir mis sur la touche Jeremy Corbyn et expulsé de ses rangs le cinéaste Ken Loach, il vient d’exclure Naomi Wimborne-Idrissi, dirigeante de Jewish Voices for Labour (voix juives pour le parti travailliste). Une Juive partisane du BDS ! Insupportable pour les supporters de Tony Blair.