De nombreuses dictatures ont eu plusieurs services de sécurité. La Syrie d’Hafez el Assad en avait 19. On n’a pas oublié la “Securitate” de Ceausescu ou la Pide du fascisme portugais. En Iran, il y a la police des mœurs (qui a déclenché la révolte actuelle en assassinant Masha Amini), les gardiens de la révolution et les Bassidjis. Ensemble, cela représente des centaines de milliers de nervis armés qui ont tout à perdre si le régime tombe.
L’Iran est un pays comptant de nombreux·euses intellectuel·les et artistes. La répression les frappe. Le régime a emprisonné le cinéaste Jafar Panahi et l’actrice Taraneh Alidousti. L’équipe nationale de football a publiquement montré sa solidarité avec la révolte en cours.
Dans les rues et le métro de Téhéran, les femmes n’ont plus peur de se dévoiler. La répression est féroce en province, surtout dans le Kurdistan. Les étudiant·es jouent un rôle moteur comme lors de la révolution de 1979. Il manque encore à ce mouvement un engagement plus massif de la classe ouvrière. Et, à cause de la répression, cette révolte spontanée n’a pas de dirigeant·es.