On le sait : dès que l’on a travaillé dans l’éducation, l’absence de relation entre sexes, dès l’enfance est génératrice de méconnaissance, d’hostilité, voire de violences. La mixité est une conquête féministe !
C’est ce que montre Édith Maruejouls, sociologue et docteur en géographie du genre, dans son ouvrage : Faire je(u) égal, penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants (Édition double ponctuation, 2022).
Elle montre, à partir d’enquêtes et de travail de terrain que la méthode de partage de l’espace qui passe par le dialogue et l’acceptation (le tirage au sort peut être aussi proposé), rompt avec celle demandant aux filles de “s’imposer”… il faut abolir les espaces prescriptifs dans la cour, quant aux toilettes, elles doivent être mixtes, sécurisées avec des cabines fermées mais dans un espace ouvert sur l’extérieur. La chercheuse ajoute que le rôle de l’école est non seulement de transmettre des savoirs, mais aussi de poser des principes de vie en commun, voire de s’émanciper du cadre familial, d’affaiblir les stéréotypes, de cela découle la remise en cause profonde de la hiérarchie genrée.
Comme on le sait, le projet éducatif macronesque est de supprimer des postes donc d’assigner toujours plus d’adolescent·es à l’apprentissage, dans des milieux de travail souvent peu mixtes et très hiérarchisés, les privant ainsi de rencontres entre pair·es, les privant de cet “apprentissage” long et difficile de l’acceptation de l’autre débarrassée des rapports de domination dans une mixité qui nous construit.
Refusons cette assignation pour la jeunesse, émancipation !
Emmanuelle
Nb : Cela n’exclut pas de travailler, de se retrouver à certains moments en non mixité, choisie !