Nous reproduisons l’intervention de Marine Bignon, déléguée Emancipation au congrès du SNES, sur plusieurs points concernant le féminisme : IVG et contraception, place des femmes dans le syndicalisme. Pour plus d’informations sur les débats du congrès ce mercredi 20 mars, vous pouvez vous reporter à cette page.
Bonjour,
Nous présentons l’amendement d’Émancipation qui porte sur l’IVG, et celui sur les commissions non-mixtes.
Concernant l’IVG, il nous semble important de noter la différence entre une liberté inscrite dans la constitution et un droit : par exemple, nous réclamons pour nos élèves le droit à l’éducation et non une liberté d’être éduqué·e.
En outre, nous insistons sur le fait que la formulation constitutionnelle « la femme » empêche de fait l’accès aux hommes trans enceints et aux personnes non-binaires.
Notons également qu’actuellement, le planning familial et le collectif avortement en Europe alertent sur la pénurie de pilule abortive alors que 76 % des IVG sont médicamenteuses : nous proposons ainsi d’amender le texte pour proposer une relocalisation de la production en France.
L’Aide Médicale d’Etat tout comme la CMU n’existent pas à Mayotte, ceci limite de fait à l’accès à l’IVG ; en ces temps de loi immigration, nous souhaitons ajouter au texte l’exigence d’un droit à la santé pour tout⋅es les sans-papiers.
Notre deuxième amendement concerne la mise en place de « commissions non-mixtes » féminines au sein des sections départementales qui le souhaitent et à des temps non-mixtes quand les camarades le demandent.
depuis les mouvements de la deuxième vague féministe, il est en effet documenté que les femmes, personnes trans et non-binaires parlent bien moins que les hommes cisgenres dans une assemblée mixte.
Les commissions non-mixtes permettent aussi pour les personnes de réfléchir aux oppressions systémiques dont elles font l’objet comme les oppressions sexistes et de genre.
La pratique de la non-mixité permet l’auto-émancipation que nous défendons, elle a été utilisée notamment aux états-unis dans les années 60 au coeur du mouvement pour les droits civiques.
C’est seulement ainsi que les moments mixtes de lutte ne seront pas susceptibles de déraper vers une reconduction des dominations.