L’armée israélienne n’a pas “riposté” ni fait des “représailles” à Gaza. Cela fait des décennies qu’elle a expulsé les Palestinien·nes de leur pays, qu’elle occupe, colonise, tue indistinctement, emprisonne, torture, détruit, vole, humilie. Cette guerre n’est pas une guerre d’Israël contre le Hamas, c’est le début d’une nouvelle “Nakba” (catastrophe, c’est le nom du nettoyage ethnique de 1948) entreprise contre tout le peuple palestinien.
Les anticolonialistes israélien·nes ou l’organisation états-unienne Jewish Voice for Peace (JVP)ont des réactions courageuses. Tou·tes ont des mort·es ou des disparu·es parmi leurs proches. Ils/elles en font porter l’entière responsabilité sur les dirigeants suprémacistes d’Israël. Comme l’écrit Gideon Lévy dans le journal Ha’aretz : “Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Gazaouis sans en payer un prix cruel”. Son armée ne peut pas organiser des pogroms avec les colons sans que la population qui a élu les dirigeants n’en paie un jour le prix.
Et JVP : “Nous avons eu des proches tué·es ou kidnappé·es mais cela nous met en colère de voir notre douleur instrumentalisée et qu’Israël s’apprête à commettre un génocide contre les Palestinien·nes de Gaza”.
On est atterré·e par tous ceux et celles, y compris à gauche, qui parlent du terrorisme du Hamas sans un seul mot sur le terrorisme d’État permanent pratiqué par l’État d’Israël.
La communauté internationale porte une responsabilité majeure dans le crime contre l’humanité qui est à l’œuvre. La grande majorité des mort·es à Gaza sont des femmes, des enfants, des vieillards. Tou·tes les Gazaoui·es que je connais ont des mort·es ou des disparu·es parmi leurs proches. 30 % des habitations sont pulvérisées ou endommagées. On retrouve sans arrêt des corps sous les gravats. Il n’y a plus d’eau potable ou de nourriture. Sept hôpitaux ont été détruits et bien sûr l’occupant affirme qu’ils servaient de refuge aux terroristes. Des écoles de l’UNRWA (l’office des réfugiés) ont été bombardées ainsi que l’église orthodoxe où des milliers de personnes étaient venues s’abriter.
L’ancien ministre et ambassadeur israélien Daniel Ayalon a évoqué la “solution” des dirigeants israéliens : envoyer des centaines de milliers de Gazaoui·es dans le Sinaï. On leur donnerait des tentes et on les nourrirait. Puis annexer l’essentiel de la Cisjordanie. Tout ceci avec la bénédiction de ceux et celles qui estiment “qu’Israël a le droit de se défendre”.
Personne ne pourra dire : “nous ne savions pas”.