Rentrée offensive pour le gouvernement : il est urgent de riposter
Les rentrées s’enchaînent et ne manquent pas de se ressembler… Sorti victorieux de la bataille au sujet de la réforme des retraites, le gouvernement avance, droit dans ses bottes, et poursuit sa politique capitaliste, libérale et destructrice.
Dans l’éducation, la rentrée a une nouvelle fois manifesté un drastique manque de moyens, notamment en matière de recrutement. Si nombre de personnels ne sont pas dupes et ont refusé le cadre du “pacte” supposé permettre des remplacements de courte durée, la lutte n’est pas finie pour autant. La perte des HSE (Heures Supplémentaires Effectives) comme de certaines indemnités pourrait voir se rouvrir cette brèche qu’il faut continuer de combattre au moyen de revendications salariales fortes, comme l’indexation des salaires sur les prix et une augmentation des salaires généralisée, mais aussi de revendications sur la sauvegarde des statuts, de plus en plus mis à mal. Sur ces points comme sur les autres attaques, le supposé dialogue avec le gouvernement n’est pas une option, et les directions syndicales doivent tirer les bilans de leurs échecs.
Ces attaques répétées contre les statuts, contre la Fonction publique et plus largement contre les travailleur·euses ne peuvent être comprises sans les remettre dans un contexte politique plus large. Alors que sur la scène internationale l’impérialisme français se trouve en partie affaibli par les coups d’État en Afrique de l’Ouest, l’État français multiplie, sur le plan national, les occasions d’exercer sa violence. Et en effet, les politiques répressives se multiplient et doivent être combattues avec force.
Ainsi, la loi séparatisme, la répression des révoltes dans les quartiers populaires, le projet d’une nouvelle loi anti-immigration, comme la circulaire contre les abayas envoyée par le nouveau ministre de l’éducation, Attal, sont les manifestations d’une seule et même politique raciste, xénophobe, patriarcale et répressive. Cette politique vise à discriminer et stigmatiser les populations soumises au racisme les personnes musulmanes ou considérées comme telles, et exige l’unité des travailleurs et travailleuses ainsi que des organisations du mouvement ouvrier, pour les combattre. Céder à la division, c’est jouer le jeu du gouvernement et affaiblir d’autant notre force de riposte.
Pourtant, l’unité n’est pas là, et le refus des directions syndicales de voir toutes les attaques et de prendre en charge la question du racisme systémique dans sa totalité ouvre une brèche dans laquelle la stratégie du gouvernement peut aisément se faufiler.
Si la rentrée n’a été rien d’autre qu’une continuation de la politique capitaliste et néo-libérale par tous les moyens possibles, il est nécessaire de rester vigilant·es face à toutes les menaces qui s’exercent sur nos droits. Ainsi le 28 septembre, date symbolique de lutte pour préserver ou obtenir le droit à l’interruption volontaire de grossesse, nous a rappelé qu’ici comme ailleurs, nos acquis sont toujours fragiles. La question des droits reproductifs (contraception, IVG, PMA) doit être replacée dans le contexte de la revendication historique du droit à disposer de notre corps et, de fait, doit être défendue au même titre que les questions des droits liés à la transition. Aux États-Unis, les mêmes États qui interdisent l’avortement restreignent les droits des personnes trans. En Russie, Poutine a interdit toute transition médicale et administrative et menace d’arrêter les remboursements des avortements dans l’hôpital public et d’interdire l’IVG dans les cliniques privées. En France se sont multipliées les attaques de la droite et de l’extrême droite contre le droit des femmes et minorités de genre à disposer de leur corps comme en témoignent les attaques contre les Planning Familiaux. De même, une enquête sénatoriale, faisant appel à des “experts” qui prônent les thérapies de conversion, a été lancée par Les Républicains.
L’unité nécessaire à la lutte contre toutes ces attaques exige d’abord de toutes les reconnaître comme telles. Elle exige ensuite une riposte à la base, qui commence par des revendications fortes, l’abrogation des lois et contre réformes conservatrices, qui soutienne toutes les personnes réprimées, discriminées, et organise un mouvement offensif.