Écologies, le vivant et le social
Les crises écologiques multiples frappent avec une intensité croissante les écosystèmes, les groupes humains et non humains. Sous la pression du temps qu’elles gaspillent et des intérêts dominants qui les orientent, les sociétés mettent en péril leur propre survie et l’habitabilité de la planète. Il est donc impératif d’assumer le défi d’un grand virage écologique émancipateur. Ce livre porte la voix des écologies qui œuvrent à une véritable critique des dominations et du statu quo. Deux approches sont articulées : l’une, intersectionnelle et anticapitaliste, ancrée dans la dynamique des mobilisations sociales ; l’autre, plus attentive aux liens que les sociétés humaines tissent avec le vivant non humain. Écoféminismes, extractivisme, racisme environnemental, politiques publiques, finance verte, cause animale ou droits de la nature sont autant de sujets décisifs abordés avec lucidité. Près de 70 contributions thématiques de scientifiques, de philosophes, de journalistes et d’activistes, très accessibles et documentées, accompagnées de lexiques et ressources bibliographiques, pour saisir l’ampleur des défis auxquels se confrontent les écologies contemporaines.
♦ Écologies le vivant et le social, coordonné par Philippe Boursier et Clémence Guimont, éditions La Découverte, janvier 2023, 624 p., 28 €.
Les médias contre la gauche
Cet essai est le procès d’une absence, celle de la gauche, reléguée au second plan de l’information médiatique. L’autrice analyse la façon dont le débat public a été́ verrouillé́ par les médias dominants, qui ont redoubleé d’efforts pour bipolariser les champs politique et journalistique autour des figures d’Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et de leurs thématiques sécuritaires et économiques. Fondé sur une documentation précise, l’ouvrage retrace l’effondrement intellectuel du “journalisme politique”, qui a perdu tant en substance qu’en consistance, laissant le storytelling remplacer l’information. S’appuyant sur l’émergence de la “com” comme cadre politique et journalistique, Pauline Perrenot (Acrimed) dévoile le monopole absolu de la pensée libérale dans les médias et l’imbrication de la profession avec le monde patronal.
♦ Les médias contre la gauche, Pauline Perrenot, éditions Agone, mars 2023, 312 p., 15 €.
Chères collaboratrices
Depuis quelques années, les entreprises semblent enfin s’attaquer aux discriminations envers les femmes. De grandes dirigeantes du monde des affaires ou de la politique expriment ainsi publiquement un engagement féministe, tandis que les multinationales comme les start-up s’affichent en pionnières de cette lutte en proposant formations à l’empowerment destinées aux femmes, marketing reprenant slogans et symboles féministes, communication axée sur la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, ou encore politiques dites de diversité… Ce nouveau féminisme qui emprunte au marché sa logique et son vocabulaire est celui offert par le capitalisme néolibéral aux femmes aspirant à “briser le plafond de verre”. Face à la tentative de récupération de nos souhaits d’égalité et d’émancipation, cet essai propose de démonter la logique du féminisme néolibéral.
♦ Chères collaboratrices Comment échapper au féminisme néolibéral, Sandrine Holin, éditions La Découverte, mars 2023, 240 p., 19,50 €.
Aux anarchistes
Dans ces textes, Fernand Pelloutier (1867-1901), secrétaire de la Fédération nationale des Bourses du travail, appelle les anarchistes à rejoindre les rangs du mouvement syndicaliste, pour favoriser l’auto-organisation du prolétariat et construire la grève générale expropriatrice, qui doit conduire au renversement du capitalisme, à l’abolition de l’État et à l’avènement d’un socialisme fédéraliste.
♦ Aux anarchistes, Fernand Pelloutier, éditions Nada, mars 2023, 112 p., 9 €.