Les syndicats membres de la CSI, la Confédération Syndicale Internationale qui tenait son congrès la semaine suivante en Australie, ont désormais leurs ronds de serviette aux COP.
Cette année, les syndicats ont concentré leurs interventions politiques à la COP27 sur les points suivants :
• Réaliser une transition juste digne de ce nom.
• Revendiquer des réparations pour les pertes et préjudices causés par le changement climatique.
• Revendiquer le financement de la crise par ceux qui l’ont provoquée.
Samedi 14 novembre la délégation syndicale à la COP27 s’est jointe à la manifestation organisée avec les organisations de la société civile pour la “journée mondiale d’action pour la justice climatique”. Cette marche a été l’occasion pour les syndicats de communiquer leur point de vue sur la transition juste. Les syndicalistes ont brandi des slogans tels que : “Des syndicats pour une transition juste”, “Il n’y a pas d’emplois sur une planète morte”, “Il n’y a pas de justice climatique sans droits au travail”. La marche s’est tenue à l’intérieur du centre où se tient la conférence, car les manifestations dans les rues n’étaient pas autorisées par la dictature.
Dimanche, la journée de stratégie syndicale, organisée par la CSI et la Fondation Friedrich Ebert (FES), a rassemblé environ 80 délégué·es syndicaux à la COP venu·es du monde entier pour développer une approche stratégique des négociations sur le climat, ainsi que pour faire pression sur les gouvernements nationaux et inclure la transition juste dans les conventions collectives avec les entreprises. La CSI constate que les gouvernements de l’hémisphère sud ont enfin obtenu un accord pour lequel ils se battent depuis longtemps, sur la création d’un fonds destiné à compenser les “pertes et préjudices” occasionnés par les phénomènes dus au changement climatique dans les pays en développement. La difficulté consiste maintenant à fournir le financement nécessaire pour ce fonds et faire en sorte que cet accord soit opérationnel d’ici à la COP28. Le mouvement syndical salue l’établissement d’un programme de travail sur la transition juste. Le “Plan de mise en œuvre de Charm-el-Cheikh” affirme que la transition juste repose sur le dialogue social. Sharan Burrow, la secrétaire générale sortante de la CSI, a déclaré : “Les travailleurs doivent avoir une place autour de la table pour discuter d’une transition qui stabilise la planète, les économies et nos sociétés. Les plans de transition doivent prendre en compte à la fois les plans pour le climat et pour l’emploi. Dans cette perspective, les syndicats doivent participer à ce processus et se l’approprier, faute de quoi nous risquons d’attiser les craintes des personnes qui se sentent laissées de côté et exclues des prises de décision”.
Les syndicats regrettent l’absence d’engagements de la part des pays pour respecter les droits du travail et les droits humains. Les droits de liberté syndicale, de négociation collective et de santé et sécurité au travail sont essentiels pour assurer une transition juste.
Quant à l’atténuation du changement climatique, le résultat est très décevant. En effet, les pays font actuellement marche arrière par rapport à l’engagement qu’ils avaient pris à la COP26 en Écosse de réduire progressivement le recours au charbon. L’attention porte sur les énergies à “faible émission” au lieu de se concentrer pleinement sur les énergies renouvelables. En ce qui concerne les mécanismes du marché, la CSI observe un démantèlement incessant des objectifs de l’Accord de Paris, face aux propositions, permettant la pratique du double comptage ou les technologies intenables d’élimination du carbone. Pour la CSI, “la priorité de la COP28 est de revoir à la hausse les ambitions relatives à l’atténuation du changement climatique. Il s’agit maintenant de savoir comment la future présidence de la COP28, assurée par les Émirats arabes unis, traitera cette question”.
Extrait de la lettre d’information n°6 du Réseau Écosyndicaliste
eco-syndicalistes@riseup.net