Émancipation


tendance intersyndicale

Macron commence à avoir des résultats !

Les travailleur·ses, les chômeur·ses, les jeunes et les retraité·es qui produisent les richesses du pays constatent qu’en cette rentrée leurs conditions de travail, de revenu, de vie se dégradent encore. Mais leur effort n’est pas vain : la France reste parmi les pays les plus riches, puisque c’est celui qui a distribué le plus de dividendes aux actionnaires. De l’argent facile libre de tout imposition sur la fortune et valorisable légalement par optimisation fiscale. Même pas besoin de traverser la rue ou d’aller en Belgique, au Portugal ou dans des paradis fiscaux. Et même, il n’y aura bientôt plus obligation de contribuer aux systèmes de solidarité comme la retraite par répartition, ce qui permettra au moins pour quelques un·es d’envisager sereinement une cessation d’activité confortable avec la retraite chapeau en plus qui permet de pourvoir aux menus frais. Donc contrairement à la rumeur, la réforme Delevoye n’appauvrira pas tou·tes les retraité·es.

Les services publics ne sont pas tous autant asphyxiés qu’on le prétend. L’armée, la police et les matons voient leurs crédits portés à la hauteur de leur œuvre de pacification extérieure, néo-coloniale ou intérieure en banlieue et vis-à-vis des résistant·es aux avancées macronniennes. Et d’ailleurs la répression est utilisée avec discernement. Certes, les lycéen·nes, les Gilets Jaunes, les éxilé·es et les syndicalistes, qui ne comprennent pas encore le sens des réformes du gouvernement sont appelé·es à plus de retenue, mais avec un usage de la force, proportionné… et réversible (dixierunt l’IGPN et Macron). Mais les délinquant·es en col blanc, financiers, fiscaux et les nombreux membres du gouvernement pousuivi·es par la justice, ne sont pas inquiété·es plus que nécessaire. Et même des syndicalistes… de la FNSEA peuvent attaquer les permanences des députés LREM sans être inquiété·es et voir leur revendication sur le Mercosur reprise par Macron au G7 (le temps d’un froncement de sourcil de Merkel, rayonnement international de la France oblige, tout comme le retrait de la taxe GAFA au premier tweet de Trump)…

Quel besoin de s’inquiéter de la pollution, du réchauffement climatique, de la perte de biodiversité et d’oxygène liée aux incendies de la forêt d’Amazonie par les des producteurs de soja et de boeuf transgéniques dopés par les dernières élections brésiliennes : Macron demande aux industries textiles de moins polluer, aux gros bateaux d’aller moins vite et à Bolsonaro de reboiser quitte à planter des palmier à huile à la croissance plus rapide.

Bien sûr des résultats tardent encore à être engrangés : les Gilets Jaunes résistent et inventent encore malgré les milliers de bléssé·es, mort·es et emprisonné·es grâce au fidèle Castaner. Dans l’éducation le bon élève Blanquer s’est fait accrocher sur sa loi et sur le bac… mais il avait déjà tellement fait avancer le refus du nivellement par l’égalitarisme républicain que, même si son écroulement dans les sondages fait qu’il ne prendra pas le relais du Premier ministre, ce dernier en revanche prend le relais de Blanquer en affirmant qu’“élitisme” n’est pas un gros mot. L’essentiel est donc fait.

Quant aux mauvais esprits qui dénoncent les ambiguïtés de Macron vis à vis des populismes et autres idéologies brunes prospérant dans le monde, ils n’ont pas compris la haute portée stratégique de cette politique : c’est pour mieux combattre ces idéologies… mais seulement au moment des élections. Et si, à force de se présenter comme le rempart contre l’extrême droite en favorisant sa politique, la copie finissait par être remplacée par l’original, Macron en bon petit soldat fabriqué par le capitalisme saurait s’effacer devant l’intérêt supérieur de ce dernier, avec le sentiment du travail accompli.

De quelque côté que nous nous tournions, les résultats de Macron, la marionnette du capital, démolissent déjà largement ce qui permettait encore de vivre ensemble et avec la nature. N’attendons pas passivement qu’il se fasse jeter comme un kleenex par les forces d’argent qui l’ont crée, pour améliorer leur taux de profit, ou par les électeurs·trices, dans les deux cas au profit de l’extrême droite dont il aura tant préparé l’accession au pouvoir.

C’est à nous de fixer les échéances, d’occuper pleinement le terrain, de reprendre la main, comme l’ont magistralement montré les luttes de l’Éducation nationale et l’Université d’été de l’éducation. Pour cela étendons et unifions les initiatives de cette rentrée et désolidarisons-nous de celles et ceux qui dans cette véritable guerre de classe sont encore tenté·es de pactiser avec l’ennemi (cf. Canard Enchaîné du 28/08 sur le contre G7).

Olivier Vinay


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