Émancipation


tendance intersyndicale

Notre librairie (octobre 2021)

Résister à la déshumanisation de l’école

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On se souvient d’Alain Refalo, de sa lettre en 2008, “En conscience, je refuse d’obéir” qui avait initié un mouvement de désobéissance pédagogique de grande ampleur. Toujours enseignant du premier degré dans la région de Toulouse, il s’adresse à nouveau à ses collègues, pour les alerter sur la déshumanisation de l’école. Les pratiques managériales, l’autoritarisme et la répression entrainent la profonde dégradation de la qualité des relations humaines entre les enseignant·es et entre les enseignant·es et leurs élèves. Noyé·es sous les directives et les livrets d’accompagnements, leur liberté pédagogique est attaquée comme jamais par J.M. Blanquer qui veut imposer ses “bonnes pratiques” et ses évaluations nationales à tous les étages de la scolarité. À l’heure où l’école de la République est attaquée dans ses fondements, il est urgent et légitime pour les enseignant·es de résister, de refuser de devenir de simples exécutant·es et de se réapproprier leur métier.

Résister à la déshumanisation de l’école, Alain Refalo, éditions Chapitre.com, août 2021, 138 p., 13 €.

École publique et émancipation sociale

L’idéologie néolibérale a mis à mal le concept d’émancipation sociale, le réduisant à une sorte de “libre entreprise de soi”, de réussite individuelle de sa vie. L’école publique n’échappe pas à ce dévoiement. Après avoir dressé le tableau noir des réformes éducatives de ces dernières années, ce livre revient sur les fondements historiques d’une Éducation nationale théorisée par les révolutionnaires français en 1793, enrichis par les pédagogues qui ont guidé les grands moments de démocratisation scolaire, de Jean Zay sous le Front populaire au plan Langevin-Wallon après la Libération. Qu’en reste-t-il aujourd’hui, sur quelles bases refonder une école au service des masses ? S’inscrivant dans une pensée de gauche, l’autrice cherche à redonner à l’émancipation, sa dimension collective. Elle donne des pistes pour une école et une société plus justes et plus égalitaires.

École publique et émancipation sociale, Laurence De Cock, éditions Agone, août 2021, 215 p., 16 €.

Lutter “comme les mecs”

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Ce livre nous plonge dans l’histoire des “Filles de Chantelle” ces ouvrières spécialisées de l’usine de Saint-Herblain, périphérie de Nantes. L’enquête rend compte de leur participation aux grèves de Mai-juin 68 puis de leur “grande grève” de 1981 et se termine avec leur combat contre la fermeture de l’usine en 1994. Comment des ouvrières qu’a priori tout éloigne de l’engagement militant parviennent-elles à se mobiliser collectivement ? Qu’en est-il du modèle du militant viril capable d’en découdre et de porter des grèves dures et violentes lorsqu’il est incarné par des femmes ? Leurs pratiques syndicales quotidiennes, leur rapport au travail et à l’emploi, leurs espoirs et désespoirs éclairent le sens de leurs luttes de “mauvais genre” au fil des changements des années 1960 aux années 1990.

Lutter “comme les mecs” Le genre du militantisme ouvrier dans une usine de femmes, Ève Meuret-Campfort, éditions du Croquant, août 2021, 438 p., 20 €.

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L’enfer numérique

L’auteur de La guerre des métaux rares s’attèle dans ce dernier livre au monde dématérialisé du numérique et nous en révèle la face cachée. Ce qui nous semble aujourd’hui indispensable pour communiquer, travailler, consommer, absorberait 10 % de l’électricité mondiale et représenterait près de 4 % des émissions de CO2 de la planète. Nous avons du mal à nous représenter les impacts de cette utilisation du numérique, souvent présenté comme pur et éthéré. Cette enquête nous dévoile comment sous couvert de limiter l’impact de l’homme sur la planète, cette technologie s’affirme déjà comme l’un des défis environnementaux majeurs du XXIe siècle.

L’enfer numérique, Voyage au bout d’un like, Guillaume Pitron, éditions Les liens qui libèrent, septembre 2021, 352 p., 21 €.


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