Du 7 au 9 Octobre doit se tenir à Montpellier un Sommet Afrique-France, qui, sous l’affichage de la culture, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et du sport, annonce la « refondation des relations entre la France et l’Afrique ». Cependant, malgré les effets d’annonce du président Emmanuel Macron, l’esprit néo-colonial est toujours présent.
Sur le continent africain, la France exerce toujours une domination monétaire, économique, diplomatique et culturelle, poursuit des interventions militaires, et soutient des régimes qui bafouent les droits humains et empêchent l’émancipation des peuples. Le soutien au coup d’État militaire au Tchad en avril 2021 est un triste exemple de cette politique. La Méditerranée est une frontière coloniale qui a déjà tué cette année plus de 1200 de nos sœurs et nos frères. Cette frontière poursuit celles et ceux qui parviennent à traverser, celles et ceux qui deviennent sans papiers en les privant de tout droit.
Ainsi, ce sommet arrive dans un contexte géopolitique extrêmement tendu, où le sentiment anti-français, qui est surtout un sentiment anti-françafrique, c’est à dire un rejet de ces politiques, grandit dans l’ensemble des pays d’Afrique francophone. Un fort rejet salutaire de l’impérialisme français a embrasé les populations dans les rues de Dakar, de Bamako, et d’ailleurs.
Nous demandons :
– l’arrêt de la présence militaire de la France en Afrique,
– la fin de la politique commerciale néo-libérale de la France et de l’UE en Afrique, (Accords de partenariat économique -APE- et autres accords de libre-échange) qui profite avant tout aux multinationales.
– l’arrêt du soutien aux présidents qui se maintiennent au pouvoir de manière non démocratique (changements de constitution, coups d’Etat, etc.).
– la fin de l’ingérence française dans les affaires intérieures des pays africains la véritable fin du Franc CFA en revenant sur la décision unilatérale prise en décembre 2019 par A. Ouattara et E. Macron, de la réforme remplaçant le franc CFA par l’ECO. Cette monnaie, trop forte, qui dépossède les pays africains de leur souveraineté monétaire, nuit aux exportations africaines et favorise les importations, ruinant toute politique industrielle et agricole dans ces pays.
– l’annulation des dettes odieuses et illégitimes des pays africains dont les conséquences sont connues : baisse des investissements dans l’éducation, la santé et les services publics, accroissement de la pauvreté, de la malnutrition, entrave à tout développement, etc.
– la liberté de circulation et d’installation,
– la fin des expulsions depuis la France.
Pour porter ces demandes :
– nous organiserons des rencontres, débats, événements alternatifs pendant les 3 jours du sommet,
– nous proposerons, en septembre-octobre 2021, des temps d’explications et de débats, des temps d’éducation populaire pour s’approprier collectivement les enjeux des relations entre la France et les pays d’Afrique,
– nous exprimerons dans les médias, avant et pendant le sommet, la solidarité de lutte entre les peuples d’Afrique et de France pour en finir avec les rapports de domination, d’exploitation et d’oppression.
Dès aujourd’hui, nous proposons à tous les syndicats, les collectifs de sans-papiers, les associations, les organisations politiques ainsi qu’à chacune et chacun, à titre individuel, de rejoindre le Collectif du Contre-sommet Afrique-France à Montpellier.