PARCE QUE C’EST AUSSI UNE FORME DE HAINE
Paroles, paroles
713… c’est le nombre de contraventions pour outrages sexistes dressées sur tout le territoire français depuis un an, depuis la loi contre le harcèlement, promulguée par la secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes. Des associations qui accompagnent les femmes déplorent l’impact très marginal de la loi et continuent à juste titre de réclamer de réels moyens pour dépasser l’aspect symbolique des mesures prises pour l’instant par ce gouvernement qui n’avait pourtant pas hésité par la voix de son président à qualifier de “cause nationale” la cause des femmes… paroles, paroles.
85… c’est le nombre des féminicides recensés dans notre pays au 7 août… Terrible ! Il confirme que rien n’a changé en profondeur en 2019 sur la question des violences faites aux femmes. La secrétaire d’État s’exprime dans les media ; elle évoque des “dysfonctionnements” des “manquements” dans la mise en œuvre de dispositifs existants… paroles, paroles.
Cette année encore, des jeunes filles, des femmes sont allées courageusement dans les commissariats, pour déposer plainte ; dans certains cas, elles ont été elles-mêmes victimes de suspicion, et parfois, leur courageuse tentative s’est soldée par l’enregistrement d’une main courante alors qu’on ne peut ignorer dans les commissariats, l’inefficacité de la main courante qui n’est jamais suivie d’une enquête.
Pourtant, des dispositifs efficaces existent comme l’éviction du mari ou conjoint violent, l’ordonnance de protection, le téléphone grave danger. Pourtant, il est possible de lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, possible de faire diminuer ces sinistres statistiques, comme l’atteste l’exemple de l’Espagne où des mesures concrètes et efficaces on été prises et commencent à faire bouger les lignes de façon significative.
Alors, qu’est ce qu’on attend ?
Apparemment pour Marlène Schiappa, un Grenelle des violences conjugales est la mesure à prendre face à la situation. Effet d’annonce garanti encore une fois. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Les solutions “cosmétiques” n’y suffiront pas et les voix des associations, dont les subventions baissent impactant dangereusement leurs actions auprès des femmes victimes de violences, sauront se faire entendre et mobiliser si du 3 septembre au 25 novembre, ce ne sont encore que des… paroles, paroles.
Joëlle
Les actions d’éducation populaire du Planning remises en cause
Les baisses de subventions de l’État aux antennes du Planning pourraient faire rétrécir leur champ d’action. Ainsi, dans le Rhône l’antenne du Planning familial devrait voir ses ressources baisser de 30 %. En Haute-Loire, en Ardèche ou encore en Isère et dans le Cantal, la baisse de subventions devrait atteindre 10 %. La Loire-Atlantique et la Sarthe seront aussi touchées alors que d’autres antennes ne savent pas encore quel budget leur sera alloué pour l’année à venir.
Les mesures de prévention dans les écoles pourraient devenir moins fréquentes faute de ressources. Dans le Cantal là où le Planning intervenait plusieurs fois dans l’année il n’y aura plus qu’une seule visite possible.
Marlène Schiappa, secrètaire d’État, assure que les subventions n’ont pas baissé à proprement parler mais ne seront plus versées par les Directions départementales de la cohésion sociale (DDCS) mais par les Directions régionales et les délégations départementales aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE). Un détail quelque peu technique mais qui a son importance puisque les DRDFE répartiront différemment les fonds. “Le budget n’est pas fléché en tant que tel vers le Planning familial et peut être redirigé vers d’autres associations qui en feraient la demande”, explique Caroline Rebhi, coprésidente du Planning familial.
Annick