Un point d’étape de coordination nationale de l’Éducation s’est tenu ce mercredi 23 juin, afin de faire le point sur les actions récentes et les décisions d’AG partout en France. Le tour des académies a permis d’avoir un aperçu des différentes grèves et mobilisations en cours, principalement sur la question des conditions de passation et de correction du baccalauréat, et des conséquences de l’application de la réforme Blanquer.
À Grenoble :
Les enseignants de philosophie qui se réunissent quotidiennement en assemblée générale ont voté la grève des corrections et le refus total d’ouvrir l’application Santorin. Contre le Grand Oral, un rassemblement de grévistes s’est tenu au rectorat jeudi 17 juin, suivi d’une assemblée générale, qui a voté la poursuite de la grève. Une caisse de grève académique a été mise en place, qui a déjà récolté 4500 euros.
À Aix-Marseille :
L’AG des enseignants de philosophie qui se réunit quotidiennement a également voté la grève des corrections et le refus de se connecter à Santorin.
À Poitiers :
Environ 20 % des correcteurs de philosophie ont voté de corriger en dehors de Santorin, en téléchargeant les copies, et la grève pour le 29 juin, dernier jour pour rentrer les notes et appréciations.
À Bordeaux :
Deux assemblées générales du Sud-Ouest se sont tenues, majoritairement constituées de collègues de philosophie, mais également d’autres disciplines dont des enseignants grévistes du Grand Oral. La grève du Grand Oral a été votée.
Les correcteurs de philosophie, réunis à 70 en réunion de contre-entente, ont voté de corriger en dehors de l’application de Santorin, et les discussions se poursuivent sur les actions à mener le 29 juin, fin du délai de correction. Une caisse de grève académique a été mise en place.
Suite à l’annonce de la non-convocation des enseignants de philosophie pour les jurys de Grand Oral, ils ont également mené une action de happening sur la tombe de Montaigne (« Montaigne doit se retourner dans sa tombe ») pour dénoncer cette exclusion de facto.
Il a été décidé de s’adresser aux présidents de jurys du baccalauréat et de faire le lien avec les universitaires.
À Amiens :
Une assemblée générale des correcteurs en philosophie a eu lieu le 18 juin, qui a voté une motion demandant l’allongement du temps de correction de 72h sur les copies papier. Une très large intersyndicale académique CGT Éduc’action – SNES-FSU – SNFOLC – SUD Éducation – SNALC dénonce les « conditions de correction inacceptables », réclame le « rétablissement du bac national », et soutient les mobilisations en cours, y compris la grève. À Lille : Un tiers des 270 correcteurs de philosophie ont décidé de corriger en dehors de Santorin en téléchargeant les copies. Ils revendiquent un délai supplémentaire de 48h au moins, et annoncent qu’ils ne rendront pas leurs notes le 29 juin en se mettant en grève.
En Île-de-France :
La mobilisation a surtout pour l’instant eu lieu contre le Grand Oral.
Un rassemblement de grévistes, soutenu par des intersyndicales de Paris et Versailles, s’est tenu le 17 juin au Ministère, réunissant une centaine de personnes. Dans l’après-midi, une AG interdisciplinaire a voté l’appel à la grève du Grand Oral, avec l’organisation de rassemblements devant des établissements.
Ces rassemblements se sont tenus le lundi 21 juin dans 4 lycées de 4 départements (77, 91, 92, 93). Dans la foulée, une AG s’est tenue à la Bourse du Travail avec 70 collègues venus d’au moins 36 établissements, ce qui constitue un bond par rapport aux semaines précédentes. Cette AG a voté la poursuite de la grève, avec un rassemblement devant le lycée Mozart du Blanc-Mesnil le mercredi 23 juin au matin, des tournées de jurys qui ont eu lieu dans la semaine, et une conférence de presse a le jeudi 24 juin.
Un rassemblement est organisé vendredi 25 juin au ministère, appelé déjà par presque tous les syndicats d’Île-de-France (notamment le SNES-FSU des trois académies d’Île-de-France). En philosophie et en lettres, l’AG des correcteurs a appelé à télécharger, imprimer et corriger hors ligne jusqu’au 29 juin. Les discussions sont en cours sur les actions à mener les 29 et 30 juin.
À Clermont-Ferrand :
Le rassemblement organisé le mercredi 16 juin devant le rectorat, en soutien aux 6 responsables syndicaux condamnés à des amendes avec inscription au casier judiciaire pour le rassemblement organisé devant le lycée Blaise Pascal contre les E3C le 18 janvier 2020, a été un succès réunissant plus de 300 collègues. Les organisateurs ont souligné le rôle joué par la Coordination nationale de l’Éducation, qui a permis à des collègues de partout en France de venir témoigner leur solidarité contre la répression.
Un nouveau cas de répression à Montfort-sur-Meu (35), contre 6 grévistes des E3C, a été rapporté : les collègues poursuivis sont soutenus par une intersyndicale, avec les syndicats départementaux de l’Éducation mais aussi des unions départementales.
Décisions de la Coordination nationale de l’Éducation L’ensemble des participants et participantes ont constaté une accélération de la mobilisation dans de nombreuses académies, même ces tout derniers jours, notamment grâce à la circulation au niveau national des informations et décisions
Toutes et tous ont souligné l’importance et l’utilité d’un cadre de coordination nationale pour échanger et centraliser ces comptes-rendus de mobilisation et décisions d’assemblées générales, afin de pouvoir poursuivre et amplifier la mobilisation de manière la plus efficace possible.
Ce tour des académies a ainsi permis de s’accorder sur les décisions suivantes :
• Appel à poursuivre et amplifier la grève du Grand Oral ;
• Appel à ne pas corriger sur Santorin, ce qui signifie a minima corriger hors connexion en téléchargeant les copies, ou comme à Grenoble et Aix-Marseille refuser de se connecter à Santorin ;
• Appel à la grève et à organiser des rassemblements le mardi 29 juin (limite des corrections en philosophie dans certaines académies, veille du dernier jour dans d’autres, parfois aussi dernier jour des épreuves du Grand Oral, et deuxième jour du DNB en collège) ;
• Organiser des assemblées générales le même jour pour décider des suites de la mobilisation, notamment sur la question des corrections en philosophie et lettres.
La prochaine réunion de coordination aura lieu le mercredi 30 juin à 18h00, afin de centraliser les décisions qui auront été prises dans les AG.