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Travail gratuit et grèves féministes

Le 14 juin 2019, la Suisse a vu se rassembler des centaines de milliers de personnes, à l’occasion d’une grève féministe. Un mouvement puissant au sein duquel la question du travail invisible – et invisibilisé – des femmes était central. À cette occasion, la ville de Lausanne accueillait des conférences, dont est extrait le recueil Travail gratuit et grèves féministes, composé de quatre textes respectivement écrits par Silvia Federici, Morgane Kuehni, Morgane Merteuil et Maud Simonet.

L’ouvrage est centré sur le concept de “travail reproductif”, un travail majoritairement dévolu aux femmes, gratuit et/ou non reconnu, et défini comme l’ensemble des tâches et activités quotidiennes nécessaires au maintien de la vie et à la capacité à travailler (tâches ménagères, éducation des enfants, soin des autres…). L’ouvrage embrasse un double objectif : d’une part, mettre en avant une analyse marxiste du travail reproductif ; d’autre part, replacer le travail reproductif dans le contexte actuel de “l’uberisation” de la société et des nouvelles formes de travail gratuit qu’elle fait émerger, comme les stages non rémunérés par exemple.

À l’heure où la revendication de la grève féministe fait son chemin aussi en France, après avoir été déjà portée à l’international, ce court ouvrage dessine des pistes intéressantes d’analyse et de construction des luttes.

K. P.

Travail gratuit et grèves féministes, Morgane Kuehni, Silvia Federici, Maud Simonet, Morgane Merteuil, Entremonde, 2020, 8€.

À commander à l’EDMP (8 impasse Crozatier, Paris 12, , didier.mainchin@gmail.com).

Féminismes dans le monde

À travers 23 contributions de chercheuses, militantes féministes, syndicalistes, journalistes, ce livre donne un aperçu des différentes formes de mobilisation des mouvements féministes dans le monde. Sans prétendre pour autant à l’exhaustivité, les témoignages sont issus de plus de vingt pays et montrent la pluralité des modes d’action, des types d’organisation, ainsi que la palette des revendications existantes. L’ensemble des articles, met en lumière l’articulation avec les mouvements sociaux qu’ils soient écologiques, anticoloniaux ou contre l’autoritarisme, mouvements qui ne sont pas uniquement centrés sur le sexisme. Il ressort à la lecture des différentes contributions que ces mobilisations à l’échelle mondiale s’inscrivent clairement dans une remise en cause de l’ordre social et économique global. Les enjeux politiques, présentés par ces mouvements, illustrent la grande richesse des questionnements féministes actuels qui convergent tous autour d’un objectif commun : la construction de droits pour les femmes, toutes les femmes.

J. L.


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