Ce texte a été écrit en mai 2021, alors que les lycéen·nes se mobilisent contre les conditions des examens et que certains débats entre collègues syndiqué·es, notamment de philosophie, se développent autour des dernières annonces de Blanquer au sujet des examens.
Début mai, alors que le SNES continuait à demander un aménagement des examens en philosophie, les communiqués des deux associations de philosophie, l’Appep et de l’Acireph, demandaient l’annulation de l’épreuve de philo, et soulignaient le contexte très particulier dans lequel nous nous trouvons, qui permet très largement d’argumenter cette position, sans que la survie du bac ne soit menacée.
Une situation dans laquelle le bac est, de toute façon très inégalitaire : d’un côté, les élèves n’ont pas tou·tes eu le même nombre d’heures de cours, et n’ont pas avancé de la même manière dans le programme, sans parler de celles et ceux qui ont été absent·es car malades ou cas contacts, le distanciel qui ne remplacera jamais le présentiel ; de l’autre, le contrôle continu est inégalitaire en soi, puisqu’il ne tient pas compte des situations très diverses des élèves à la maison.
Or, si le gouvernement nous place dans une situation qui nous contraint à être souvent dans une posture de réaction plus qu’une posture d’anticipation, il me semble que nous avons, avec la mobilisation lycéenne qui se développe, un moyen d’agir rapidement et efficacement. Il est de notre devoir de soutenir les mobilisations lycéennes en cours, elles disent leur ras-le-bol d’être méprisé dans le contexte d’une gestion sanitaire absurde, mais elles dénoncent aussi l’absurdité des examens, y compris avec les pseudo aménagements proposés par Blanquer. Nous devons donc soutenir les lycéenn·es :
P nous partageons avec les lycéen·nes la nécessité, vu le contexte, d’annuler le bac. A minima, et même si ça n’est pas satisfaisant, il nous faut soutenir les revendications d’un bac (d’examens en général) calculé sur la moyenne annuelle. Mais en réalité, et c’est le sens de certaines motions qui ont été écrites par des collègues en région parisienne notamment, il faudrait soutenir la validation automatique des examens, pour ne pas être confronté·es à l’absurdité du contrôle continu inégalitaire. La situation l’exige et le justifie pleinement. À quoi bon participer à la mascarade organisée par Blanquer ?
P nous devons dénoncer la répression, violente, à laquelle sont confronté·es nos élèves. Localement des organisations syndicales dont le SNES ont soutenu les élèves, il faut une position forte, nationale et claire sur ce sujet.
Or, pour qu’un tel soutien prenne forme, nous avons certes besoin d’un soutien formel de nos organisations à ces mobilisations, mais il ne suffira pas : seule une mobilisation au sujet des examens sera efficace. Si les examens doivent être annulés, la mobilisation doit commencer maintenant et pas seulement au mois de juin.
C’est maintenant que la question des examens doit être mise sur le tapis, et si nous voulons mobiliser les collègues il nous faut une position de notre syndicat (et idéalement intersyndicale), tant sur la nécessité d’une grève des examens que sur l’accompagnement des organisations syndicales en cas de répression.
Karine Prévot