Le 16 avril dernier, nous apprenions le décès en Espagne de l’écrivain chilien Luis Sepùlveda. Né en 1949, engagé politiquement très tôt, auprès du socialiste Salvador Allende, il connaît l’emprisonnement sous la dictature de Pinochet. Libéré grâce à une campagne internationale, exilé, il sillonne l’Amérique du sud, et au Nicaragua il s’engage dans la lutte armée avec les sandinistes. Sa militance politique se double d’un engagement écologique très fort ; il milite à Greenpeace de 1982 à 1987. Le premier roman qui lui assure une renommée internationale, Le vieux qui lisait des romans d’amour en 1992, traduit dans plus de 50 langues, est complètement irrigué de ces deux engagements qui ne le quitteront jamais.
Ses livres pour la jeunesse trouveront longtemps encore un très large public de 7 à 77ans, tant l’écrivain excelle dans l’art de raconter des histoires, qui nous font voyager, qui nous font réfléchir et rêver. La simplicité de l’essentiel devient poésie. Après l’Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler en1996, Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur en 2014 et Histoire d’un chien mapuche, en 2016, son dernier ouvrage Histoire d’une baleine blanche est paru en septembre dernier, aux éditions Métailié comme l’ensemble de son œuvre. Il s’agit cette fois de l’histoire de Moby Dick mais parlée, racontée par le grand cachalot couleur de lune Mocha Dick. Un texte magnifique très fort, un hymne aux grandes créatures de l’océan, aux “gens de mer « les Lafkenches »”, aux liens qui les unissaient avant l’arrivée des baleiniers venus s’emparer de tout sans respecter l’ordre de la nature. Des mots qui vont au cœur, servis par les belles illustrations en linogravure de Joëlle Jolivet.
Joëlle Lavoute
Histoire d’une baleine blanche, Luis Sepùlveda, éditions Metailié, septembre 2019, 90 p., 12 €.
À commander à l’EDMP (8 impasse Crozatier, Paris 12e, 01 44 68 04 18, didier.mainchin@gmail.com).