Le Conseil d’État interdit L’Encyclopédie de D’Alembert et Diderot. Le Conseil d’État a un rôle autant politique que judiciaire, il interdit l’ouvrage car il contient “plusieurs maximes tendant à détruire l’autorité royale, à établir l’esprit d’indépendance et de révolte, et, sous des termes obscurs et équivoques, à élever les fondements de l’erreur, de la corruption des mœurs, de l’irréligion et de l’incrédulité”. De fait L’Encyclopédie (néologisme inventé à cette occasion) constitue une révolution intellectuelle : devant l’accélération des progrès scientifiques et techniques,elle tâche de rassembler toutes les connaissances foisonnantes. Mais elle est aussi une expression de la montée de la bourgeoisie révolutionnaire des Lumières, critiquant sans concession la société : les superstitions et l’absolutisme,voire la colonisation et l’esclavage. Les deux premiers tomes ont connu un vif succès en France et en Europe, d’où son interdiction. La suite sera mouvementée, entre nouvelles interdictions et publications clandestines, cette immense publication s’achevant en 1765.