Retour sur terre !
Le pouvoir et les médias ont profité de la période des vacances (y compris de celles de la gauche parlementaire) pour nous jouer la concorde autour “des valeurs” de la grande foire commerciale olympique à cent lieues des défis du temps présent, le chauvinisme, la compétition, la performance individuelle, y compris dans les sports collectifs. Sans oublier l’héritage des jeux de Berlin en 36 : la flamme olympique et le spectacle propagandiste du pays d’accueil…
Le contraire de ce qu’impose l’état du monde, l’internationalisme, la solidarité, l’action collective, la lutte contre les catastrophes environnementales et contre les grands projets inutiles comme les JO. En premier lieu pour la Palestine, les femmes, les enfants, les journalistes, les humanitaires qui y sont méthodiquement assassiné·es. Mais aussi pour toutes les victimes du système capitaliste et d’oppression (néo)coloniale, en Kanaky, en Afrique, aux Antilles ; pour la jeunesse, les sans-papier·es, les Rrom·es, les SDF, notamment toutes ces personnes exilé·es des sites olympiques.
Jugeons des promesses écologiques et sociales des JO : les sportifs ves qui ont dû jeter l’éponge à cause d’infections diverses, attribuées “à tout sauf à l’eau de la Seine”, ont pu tester l’efficacité d’aménagements si dérisoires par rapport à la pollution de ce fleuve et pourtant si coûteux en centaines de milliers d’euros et en vies de travailleur·euses exploité·es sur les chantiers. Tous les équipements pour handicapé·es, tant promis pour les villes olympiques sont eux aussi dérisoires et même pas en capacité d’accueillir décemment les athlètes et le public handicapé des jeux paralympiques.
Macron aura profité de ce grand lavage de cerveaux pour reprendre l’initiative après l’épisode de la dissolution, à son gouvernement “démissionnaire” de faire passer le maximum d’attaques par décrets. Et, bien sûr, ce pouvoir replâtré en dépit de son immense discrédit va justifier les politiques d’austérité à venir par les vraies retombées des JO (de 2024… et de 2030) pour l’État et les collectivités : les déficits de leurs finances.
Quel que soit le/la premier·e ministre, quels que soient le gouvernement et le programme (ou l’absence de programme) qui découleront de cette nomination, sans luttes importantes à la base, le Nouveau Front Populaire est condamné au reniement ou à l’agitation parlementaire, comme les rodomontades sur la destitution de Macron. L’extrême droite n’a qu’à continuer à attendre son heure, avec sa “dédiabolisation” attestée par les propos fascisants d’une bonne partie des député·es RN et les agressions de militant·es par ses nervis, comme sur la ZAD de l’A 69.
La lutte de classe entre le capital, le travail et les impératifs écologiques va s’en trouver exacerbée en cette rentrée sociale qui nous ramène à de dures réalités.
Plus que jamais, le sort des travailleurs et travailleuses (et de leur organisations syndicales) va dépendre de leurs luttes. Les AG sur les lieux de travail et d’étude, les collectifs de base contre l’extrême droite, contre Macron et pour la satisfaction des revendications. Et les directions syndicales aux différents niveaux doivent contribuer ensemble à l’organisation de mobilisations à la hauteur de la situation. L’auto-organisation des luttes est à privilégier pour se garantir des récupérations politiques et des stratégies perdantes du type de celle de l’intersyndicale sur les retraites, dans la perspective de la construction de la grève générale.
Les urgences sont salariales, sur l’assurance chômage, sur les retraites, contre la précarité, pour des services publics de qualité ouverts à tou·tes, à commencer par l’hôpital et l’école.
Mais ces luttes sont indissociables de celles pour les libertés publiques, contre tous les racismes et leur exploitation par le pouvoir pour diviser, contre les violences policières et la justice de classe, pour des réponses à la crise écologique qui cessent d’être du greenwashing capitaliste, pour la solidarité internationaliste avec les peuples opprimés, colonisés, exploités et les exilé·es de ces pays ou exilé·es climatiques… Autant de luttes qui se confrontent directement avec l’idéologie et les pratiques des extrêmes droites de plus en plus agressives, contre lesquelles il est vital d’amplifier le combat sur tous les terrains à commencer par celui du soutien objectif que leur apporte la droite macroniste et le LR.