C’est un petit livre, mais tellement puissant. En 1896, à Buenos Aires, des travailleuses toutes investies dans les luttes sociales décident de produire collectivement, le premier journal anarchiste, écrit par des femmes et pour des femmes. Son titre, La voz de la mujer, la voix de celles qui écrivent : “Lasses d’être le jouet de nos infâmes exploiteurs et de nos vils époux, nous avons décidé de faire entendre notre voix et d’exiger notre part de plaisirs au banquet de la vie”. Neuf numéros, diffusés semi-clandestinement, seront publiés entre janvier 1896 et janvier 1897. Dénonçant l’exploitation salariale, les articles s’attaquent également à l’exploitation domestique et abordent d’autres sujets (lutte contre l’État, l’Église, la police, l’armée) dans une optique anarchiste. Partisanes de la propagande par le fait, elles n’hésitent pas à appeler à renverser le système par tous les moyens, même les plus violents. Ce livre, contient des textes choisis issus d’articles, deux poèmes et des photos de ces femmes qui se sont rebellées contre le capitalisme et le patriarcat.
Ni dieu ni patron ni mari, La voz de la mujer, éditions Nada, octobre 2021, 96 p., 8 €.