en pleine grève à Villeneuve-Saint-Georges et Vigneux, la gendarmerie assassine deuxgrévistes. Dans cette zone se trouve une importante industrie sablière et de la pierre qui emploie des terrassiers,carriers… le travail est dur, dangereux, précaire, mal payé même selon les critères de l’époque (12h/jour,7 jours/7). Depuis un mois, les ouvriers sont en grève, réclamant de meilleures conditions de travail, et aussi lareconnaissance de leur nouvelle section syndicale. Les patrons, associés dans un cartel, refusent toute revendicationet ont recours à des briseurs de grève : des conflits surviennent. Ce 2 juin, suite à une altercation, des gendarmessuivent des ouvriers grévistes jusqu’au siège syndical : ils tirent à bout portant sur des ouvriers désarmés dans unesalle où se trouvent des femmes et des enfants, font deux morts et une dizaine de blessés (l’une des violencespolicières les plus graves en ce début de IIIe République). Après des funérailles gigantesques, le combat prend unedimension nationale, mais le gouvernement s’en mêle : Clémenceau veut mettre à genoux la CGT, des dizainesde responsables syndicaux sont emprisonnés