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Russie

Quand l’URSS a disparu, des “oligarques”, venant de l’ancien appareil d’État et contrôlant les secteurs rentables de l’économie (mines, énergie) ont pris le pouvoir. Ils ne sont pas différents de nos oligarques occidentaux. Avec Poutine, un ancien du FSB (ex KGB), qui succède à Eltsine, artisan de la dislocation de l’URSS, une alliance s’est nouée qui rappelle celle d’Hitler et du grand capital allemand, chacun y trouvant son intérêt.

En Tchétchénie ou en Syrie, Poutine a montré qu’il était capable des pires violences quel que soit le prix à payer en vies humaines ou en sociétés détruites. Il a supprimé toute forme de contre-pouvoir dans son pays, l’armée, la police, les médias et la justice étant totalement à sa botte.

Saluons les courageux·ses opposant·es, les scientifiques et les journalistes qui ont osé manifester ou pétitionner contre la guerre.

Poutine a pour modèle Staline et il joue à fond la carte nationaliste. En Russie, toute ethnie qui bouge est écrasée. Dans les grandes villes, le pire racisme règne contre les Caucasien·nes, souvent victimes de violences et régulièrement discriminé·es. En Tchétchénie, Poutine a installé au pouvoir un homme de paille, Kadyrov, auteur de nombreux crimes de guerre.

Avant cette guerre, les troupes russes occupaient en toute impunité la Transnistrie (Moldavie), l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud (Georgie), le Donbass et la Crimée (Ukraine). Elles viennent d’intervenir au Kazakhstan. Dans ce monde de brutes que les dominants se partagent, Poutine a calculé que l’Europe, qui dépend du gaz et du pétrole russe, laisserait faire l’invasion.

Ukraine

Des milliers de mort·es, des villes assiégées et bombardées, des civil·es jeté·es par milliers sur les routes, notre solidarité est entière pour le peuple ukrainien qui s’est levé face à l’invasion et qui résiste.

Les dirigeant·es ukrainien·nes, comme ceux et celles qui dirigent l’Europe ou la France, sont plus que critiquables dans cette guerre. Zelensky (allié à des oligarques pro occidentaux) a déclaré aux Israélien·nes : “nous avons la même menace, vous et nous, la destruction totale de notre peuple, de notre État, de notre culture, de notre nom…”. Les Palestinien·nes, victimes depuis des décennies de nettoyage ethnique, siège et bombardements, apprécieront.

Il a ajouté que les Ukrainien·nes ont sauvé des Juif/ves pendant la Deuxième guerre mondiale. Il y a certes eu des cas. Mais en Ukraine et dans les Pays Baltes, il y a eu de très nombreux·ses collaborateur·trices avec l’extermination nazie. Deux millions d’entre eux/elles se sont enfui·es avec le retrait de la Wehrmacht en 1944. Ils/elles sont célébré·es aujourd’hui comme des héros et ont leurs statues. Sans doute l’extrême droite n’est pas plus importante en Ukraine qu’en France, mais le bataillon néo nazi Azov n’est pas une légende.

Et en Europe, si l’accueil digne des réfugié·es ukrainien·nes doit se faire sans restriction, le tri entre “bons” et“mauvais” (celles et ceux qui viennent d’Afrique, de Syrie, d’Afgha-nistan…) est une infamie.

OTAN

Créé en 1949 pour faire face au Pacte de Varsovie, cet organisme n’a pas été dissout à la chute de l’URSS. Au contraire Albanie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Monté-négro, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Tchéquie ont adhéré depuis, parachevant un encerclement de la Russie.  Les interventions de l’OTAN en Irak, Afghanistan, Kosovo ou celle de ses membres en Libye ont été particulièrement catastrophiques. L’OTAN n’est pas une alternative à Poutine et la volonté de l’Ukraine d’entrer dans l’OTAN a servi de prétexte à l’impérialisme russe.

Amnesty

Il y avait eu le tribunal Russell sur la Palestine (2009), le rapport de l’ONU de Richard Falk et Virginia Tilley (2018) que le secrétaire de l’ONU a refusé de publier, le rapport d’une organisation palestinienne (Al Haq) qualifiée depuis de “terroriste” par l’occupant, le rapport d’une association israélienne (B’Tselem) et celui de Human Rights Watch. Tous concluaient qu’Israël est un État d’apartheid. Amnesty International le dit aujourd’hui. D’autant qu’avec la loi “Israël État Nation du Peuple Juif”, cet apartheid est publiquement assumé.

La défense des sionistes s’est aussitôt organisée. Les sections allemande et israélienne, victimes de pressions, se sont désolidarisées du rapport.

En France, les autorités ont poussé un peu plus loin la complicité. Castex a déclaré au dîner du CRIF que “Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif”. Darmanin a dissout deux associations du mouvement de solidarité et Macron a qualifié, pour le 10ème anniversaire des attentats de Merah, le Collectif Palestine Vaincra d’antisémite, ce qui est une pure diffamation.

Tantura

En 2000, un étudiant israélien, Teddy Katz, avait commencé une thèse sur le massacre qui s’était déroulé dans le village palestinien de Tantura en 1948. Scandale, campagne de presse ! Menacé, l’étudiant avait “abjuré” et le directeur de thèse, l’historien Ilan Pappé, s’était exilé en Grande-Bretagne. Et puis, alors qu’ils sont quasi-centenaires, plusieurs anciens de la brigade Alexandroni se sont mis à parler : “oui, entre 200 et 300 civil·es ont été tué·es à Tantura. Le charnier est sous le parking de la plage très fréquentée…”. Le révisionnisme a du plomb dans l’aile.

Arabie Saoudite

Le 12 mars, 81 personnes ont été exécutées pour “terrorisme”. Bizarrement, personne ne songe à sanctionner ce pays ou à cesser de lui acheter son pétrole.

Pologne

La liste des victimes de la loi interdisant l’avortement s’allonge. Il y a eu Izabel (30 ans), mère d’une petite fille, enceinte de 22 mois d’un fœtus mal formé. Pas d’avortement, c’est la loi. Izabel est morte. Puis Agneska (37 ans), mère de trois enfants et enceinte de deux jumeaux dont l’un est mort. L’hôpital de la ville sainte de Czestochowa a refusé l’avortement pour “sauver l’autre jumeau”. L’agonie d’Agneska a duré un mois.

Colombie

Les partis traditionnels, ceux qui ont animé la guerre civile (1948-1960, plus de 200 000 mort·es sont toujours au pouvoir, servant les intérêts des paramilitaires et des narcotrafiquants. Pour la première fois, la gauche est arrivée en tête aux législatives. Reste à voir si l’armée lui permettra de prendre le pouvoir aux présidentielles de juin.