Par ce texte jusqu’ici inédit en français, Christopher Stone a contribué de façon décisive, aux côtés d’autres comme Rachel Carson, à la prise de conscience de la valeur intrinsèque de la nature. En 1972, pour contrer un projet de la Walt Disney Company qui menaçait une forêt de séquoias en Californie, ce juriste proposa, dans cet article pionnier, d’accorder des droits aux arbres et “à l’environnement naturel dans son ensemble”., L’originalité de sa position tient à son caractère juridique : en conférant aux entités naturelles le droit, dans certaines situations, de se défendre en justice par l’intermédiaire de représentant·es, il ouvre la voie au primat de leur préservation sur le pur calcul économique. Dans une ample préface, après avoir replacé l’article de Stone dans son époque, Catherine Larrère éclaire l’état de la controverse actuelle et livre sa réflexion sur les positions des mouvements contemporains de revendication de droits pour la nature.
Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? Christopher Stone, traduit par Tristan Lefort-Martine, éditions La passager clandestin, avril 2022, 192 p., 15 €.