Marine Le Pen aura pu se consoler avec la réélection éclatante, le 3 avril, de son grand ami Viktor Orban. Il y a quelques leçons à tirer de ce vote. D’abord une union sans principe et sans programme allant des anciens communistes aux néofascistes du Jobbik en passant par les ultralibéraux avec pour seule finalité celle de “faire barrage”, ça ne fonctionne pas. Ensuite, en dehors de la capitale où vit une nouvelle bourgeoisie occidentalisée, la Hongrie reste un pays rural. Et Orban, à la différence des libéraux, a su s’adresser à cette population en veillant à maintenir des barrières de protection pour qu’elle ne plonge pas dans l’exclusion et la grande pauvreté. Tout en verrouillant les medias et l’appareil d’État et en essayant d’imposer partout les pires valeurs nationalistes ou xénophobes. C’est à méditer quand on regarde le vote ouvrier ou paysan en France.