Communiqué du Collectif des Réprimé·es de l’Éducation nationale « Sois Prof Et Tais-Toi »
Sophie Thoraval était enseignante, engagée non syndiquée, au lycée Joliot-Curie de Nanterre pendant 23 ans ; elle a été mutée dans l’intérêt du service en juillet 2022 suite à la mission d’inspection à 360°, qui s’est déroulée en mars 2022.
En septembre 2021, le lycée Joliot-Curie voit arriver une proviseure, nommée par intérim une semaine avant la rentrée, le proviseur nouvellement nommé refusant le poste. L’année scolaire a été une année difficile pour Sophie avec en particulier des difficultés relationnelles avec deux de ses collègues qui ont pris une ampleur inattendue dûe en grande partie à la direction qui a laissé pourrir la situation malgré les alertes émises par Sophie et par plusieurs acteurs du lycée, dont les représentant.es du personnel. Sophie a demandé de l’aide au rectorat en demandant une protection fonctionnelle dès le mois d’octobre 2021. Contre toute attente, elle s’est retrouvée dans le collimateur du rectorat et de la proviseure. En juin 2022, elle constate que des pièces ont été illégalement ajoutées dans son dossier administratif, alors qu’il était vide en janvier 2022. Le rectorat de Versailles a appliqué les préconisations de la mission à 360° qui désignait 4 personnes à muter en priorité, les deux premières étant Kai Terada et Sophie Thoraval. Le conflit entre Sophie et ses deux collègues de Physique-Chimie a été utilisé au lieu de le résoudre : Sophie Thoraval et ses deux collègues de Physique ont été muté·es « dans l’intérêt du service » en juillet 2022. Le jugement du Tribunal Administratif de Versailles qui a ordonné au Rectorat de réintégrer Kai Terada au lycée Joliot-Curie de Nanterre a largement invalidé les conclusions de la mission à 360°! Depuis Juillet 2022, Sophie est en procédure contre le rectorat de Versailles : en première instance, le jugement du TA de Cergy lui a été défavorable mais elle a fait appel le 9 janvier 2024.
L’administration elle-même a reconnu la violence de la procédure puisque l’accident de travail a été reconnu pour Sophie qui n’a plus été en mesure de reprendre le travail depuis sa mutation. Pour autant le rectorat continue de s’acharner sur Sophie, dont la dernière demande de mutation pour réintégrer le lycée Joliot-Curie a été « neutralisée » au mépris de toutes les règles et de toutes les procédures, alors que la situation du lycée a beaucoup changé, avec une nouvelle direction, de nouvelles équipes, dont une équipe de physique-chimie en grande partie renouvelée.
Le dégoût que lui inspire cette situation a fini par avoir raison de la volonté de Sophie de continuer à travailler au sein de l’Éducation Nationale, et aujourd’hui elle a fait une demande de rupture conventionnelle. On pourrait penser que le Rectorat pourrait se saisir de cette occasion pour faire un geste, et sortir par le haut, mais c’est le méconnaître grandement. Après un long silence, il a fini par faire une réponse certes favorable, mais avec un délai très restreint pour répondre et surtout une proposition au niveau du plancher légal, bien loin de ce qui pourrait permettre à Sophie d’envisager sereinement sa reconversion. La réponse était si tardive et le montant proposé si faible que Sophie a été contrainte de refuser et a adressé un courrier au Recteur lui demandant de reconsidérer le montant et la date d’entrée en vigueur du contrat.
Nous demandons que le Rectorat de Versailles fasse une proposition digne, à la hauteur du préjudice subi par Sophie. C’est le moins qu’il puisse faire.
Contact : https://collectifdesreprimees.fr/
