
Soutien total à l’enseignante suspendue pour avoir effectué une minute de silence en hommage aux victimes du génocide Mardi 18 mars a été une date clé dans l’escalade génocidaire de l’action dévastatrice du gouvernement Netanyahou visant à éradiquer le peuple Gazaoui des terres Palestiniennes.
Ce jour-là plus de 700 victimes des bombardements se sont ajoutées à la liste de la
population décimée, à l’occasion d’une rupture de cessez-le-feu par l’armée Israélienne.
L’émotion vive provoquée partout dans le monde par cet événement a impliqué nombre
de rassemblements humanistes spontanés réunissant des millions de personnes.
Ce même jour, des élèves du lycée de Sens, bouleversés par cette information, ont
légitimement demandé à une enseignante d’observer une minute de silence, en hommage
aux victimes du génocide. Elle même touchée, comme tout un chacun, par cet événement,
l’enseignante a accepté, à la fin de son cours, d’observer ce temps d’hommage avec les
élèves qui le souhaitaient.
Quelques jours après, cette enseignante apprend qu’elle est suspendue jusqu’à nouvel
ordre et qu’une enquête disciplinaire a été lancée à son encontre : cette mesure est
insensée.
Cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec son devoir de neutralité :
le massacre d’une population, et notamment d’enfants, n’est pas un avis politique, c’est un
fait. Le rôle des enseignants d’aborder le sort des victimes du « conflit israélopalestinien » et de leur rendre hommage, est d’ailleurs reconnu par le ministère de
l’Éducation Nationale (réponse du ministre au Sénat du 13 février 2025 – JORF). De la
même façon que des actions en soutien à l’Ukraine (drapeau ukrainien hissé sur le parvis
d’un collège, par exemple) ont pu être menées dans des établissements de l’Académie de
Dijon.
Pour nos organisations, cette mesure de suspension brutale, sans explication,
accompagnée de l’exclusion de l’enseignante qui s’est vue couper toute possibilité de
communication avec l’établissement, et les poursuites à son encontre sont totalement
inconcevables.
Nous demandons que cette enseignante soit réintégrée immédiatement, que toute
poursuite soit abandonnée et que soit officiellement rétablie sa dignité auprès de
l’établissement, des personnels et des parents.
Cette mesure constitue une nouvelle pression arbitraire, s’ajoutant à la longue liste des
accusations contre toute personne exprimant, de près ou de loin, son humanité et son
soutien à une population anéantie, notamment d’enfants victimes de bombardements, de
la famine, de l’absence de soins…
A l’heure où un génocide se poursuit sous nos yeux, c’est indécent.
Nous exprimons notre soutien plein et entier à cette enseignante.
Le 16 mai 2025
Une minute de silence pour les victimes du conflit israëlo-palestinien entraîne 4
mois de suspension pour une enseignante en lycée.
A la suite de la rupture du cessez-le-feu le 18 mars dans la bande de Gaza, plus de 400 victimes
supplémentaires étaient à déplorer en seulement une journée. Cet événement terrible a poussé une collègue à accepter , à la demande d’élèves, de réaliser une minute de silence en mémoire de toutes les victimes de ce conflit. Cette minute de silence s’est tenue juste après la sonnerie de fin de cours afin de permettre à celles et ceux qui ne voulaient pas s’y associer de partir.
Mis au courant, le rectorat a décidé la suspension immédiate de la collègue par une mesure
conservatoire pouvant aller jusqu’à 4 mois (à ce jour, aucune sanction n’est tombée, la collègue est toujours dans l’incertitude). Lui sont reprochés un manquement à la neutralité politique et une stigmatisation des élèves qui n’ont pas souhaité participer. Cette mesure est disproportionnée et choquante au vu des faits. Elle s’accompagne d’une interdiction immédiate d’accès au lycée et au casier, et d’une suppression des comptes professionnels Pronote et Eclat de la collègue, qui est ainsi isolée et empêchée de communiquer avec ses élèves et leurs parents ainsi que toute la communauté éducative. A cela s’ajoute un climat de méfiance. En effet, la direction a communiqué à l’ensemble du personnel qu’une collègue était suspendue pour quatre mois sans indiquer le motif laissant collègues, élèves et parents imaginer le pire.
L’existence des victimes de ce conflit et leur nombre sont une réalité et ne relève pas d’une opinion politique. Le conflit, dénoncé par de nombreuses instances comme l’Université de Bourgogne, est d’ailleurs qualifié de génocide par l’ONU, Amnesty international ou encore Human Right Watch. Le bord politique des victimes du 11 septembre 2001 n’a pas pesé dans la balance lorsqu’il s’est agi de faire une minute de silence pour elles. Le ministère de l’éducation nationale le 13 février 2025 (cf JO du sénat) mentionne que « les enseignants ont toutefois la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit [israëlo-palestinien] pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire mais aussi pour réaffirmer l’attachement aux valeurs de la république, aux valeurs démocratiques et à la paix. […] Il est en effet essentiel de pouvoir répondre aux questionnements des élèves liés à une actualité violente et traumatisante avec un souci toujours affirmé de lutte contre la désinformation, de refus absolu de la violence et de respect des droits de l’Homme. ».
En outre, cette minute de silence s’inscrivait pleinement dans la semaine d’éducation et d’action contre le racisme et l’antisémitisme organisée par l’académie de Dijon du 21 au 28 mars.
Nous sommes ouvert.e.s à la discussion sur ce sujet et nous pensons qu’il est important de pouvoir échanger mais nous considérons qu’une telle suspension, accompagnée d’une tentative d’effacement de la collègue est inadmissible.
Nous demandons donc sa réintégration immédiate ainsi qu’un communiqué clair du rectorat sur les raisons de cette suspension.
Des personnels soutiens du Lycée de Sens