Ci-dessous, la contribution de la tendance Emancipation pour les débats préparatoires au congrès national de la FSU-SNUipp, qui se tiendra en juin 2025.
L’Éducation Nationale ne sera pas une usine de chair à canons ou à patrons ! et nous n’en serons pas les soutiers !
L’orientation de plus en plus belliciste du gouvernement répond en partie à des impératifs de survie politique. Mais l’objectif principal est la brutalisation sociale pour répondre aux attentes du capitalisme prêt à tout pour plus de profits, d’exploitation et de pillage du monde :
. renforcement des guerres commerciales, impérialistes, coloniales, des génocides et des complexes militaro-industriels,
. mise en place, à coup de campagnes d’intox, des régimes promoteurs de ces guerres, qu’ils soient fascisants, populistes où néolibéraux,
. abandon de l’aide humanitaire, au développement ou de la prévention des catastrophes environnementales, sanitaires ou climatiques dont le capitalisme est en bonne partie responsable et qui nécessitent un cadre de paix et de coopération internationale.
Destruction des droits sociaux et du travail
Cette guerre classe contre classe, les dominants sont en passe de la gagner, si les forces syndicales, associatives, politiques, ne rompent pas avec l’attentisme, le fatalisme vis-à-vis du capitalisme « indépassable » et des modes d’action dépassés. Le congrès de juin du SNUIPP-FSU peut-être l’occasion d’adopter des réponses, s’il se donne les moyens d’éviter de mimer le congrès de la FSU, qui s’est contenté de justifier la signature d’accord PSC contre la sécu et d’espérer construire par le haut, avec la seule CGT, un syndicalisme d’avenir… en passant à côté du présent des luttes, en particulier étudiantes.
En fait, au-delà des impératifs de solidarité internationale avec les peuples palestinien et ukrainien, la résistance doit se mener dès nos lieux de travail, vu que l’Éducation est en première ligne :
. pour former à l’esprit critique, à la coopération et au respect des différences, antidotes à une société militarisée et de la guerre. Pour cela il faut une école publique, gratuite, laïque, démocratique, inclusive, et qui respecte les jeunes et cesse de les discriminer par des évaluations, des programmes et des moyens pédagogiques pseudo-scientifiques valorisant en fait les acquis en dehors de l’école. Cela suppose des moyens d’aide pluridisciplinaires, et aussi la nationalisation SANS INDEMNITÉ NI RACHAT de l’ensemble du privé dont on découvre un peu plus chaque jour les violences vis-à-vis des jeunes.
. pour stopper la dénaturation du métier profondément impacté par ces évolutions : prolétarisation salariale des enseignant·es par leur transformation en tacherons perdant tout contrôle sur leur travail et des pratiques pédagogiques, en soutiers produisant à la chaine des ressources humaines pour le capitalisme et pour les patrons et pouvoirs locaux. La réforme des formations initiale et continue aggrave cette dépossession, de même que le paiement à la tâche du Pacte enseignant et l’imposition de hiérarchies intermédiaires avec la loi Rilhac.
. pour résister à l’embrigadement des jeunes par le SNU, les classes défense…
Reprendre le contrôle du métier nécessite, comme pour les groupes de niveaux, de s’abstraire des programmes instructions évaluations standardisées, de privilégier la liberté pédagogique collective et individuelle, et de travailler avec les groupes pédagogiques et les parents à des pédagogies émancipatrices contre l’utilitarisme de formations à visées locales et l’aspect ségrégatif des filières et de la distinction général, technologique, professionnel, vers le lycée unique.
Pour Émancipation : Philippe LEVET