Le thème du congrès de la FSU intitulé ainsi est traditionnellement celui qui débat des droits et libertés, des alternatives économiques et sociales… autrement dit, un thème qui induit un débat sur le projet de société. Il est souvent le lieu de débats importants. Cette année, bien entendu la question la plus débattue a été celle de la Palestine. La FSU a enfin reconnu le caractère génocidaire de la politique du gouvernement d’extrême-droite d’Israël. Cependant, la question du boycott sous toutes ses formes – notamment la campagne « Stop arming Israël » – reste encore abordée de façon très limitée (sans même parler de l’implication effective de la FSU, on a parfois l’impression que certaines déclarations sont surtout destinées à rester sur le papier).
D’une façon générale, la direction UA / EE de la FSU reste dans une logique d’aménagement du capitalisme avec des revendications progressistes sur tel ou tel sujet. Et bien entendu, se positionne – comme partenaire syndical voire pilier d’une « union de la gauche » (le NFP) ressuscité. Un seul exemple de ces limites : à part la question des ventes d’armes, rien de très précis face à la montée des militarismes et des budgets militaires… sachant que certains (par exemple la section départementale de l’Allier) sont peu éloignés d’une logique de militarisation de de préparation de la guerre contre des Etats rivaux de la France. Alors que la nécessité de l’antimilitarisme, de refuser l’augmentation des budgets militaires, de condamner les « blocs » (OTAN, OTSC…)… serait un minimum. Mais il serait trop long ici de tout développer.
Emancipation a déposé un certains nombre d’amendements, et aussi des motions : sur la soutien au mouvement syndical et aux luttes sociales, pour la solidarité avec Mayotte, pour la défense de l’hôpital public… nous publions ci-dessous certaines de nos interventions. Lors de ce congrès, nous avons réalisé un tracail en commun avec la tendance « Pour un syndicalisme de combat » (présente au SNESUP) : la motion sur Moyette es donc commune à nos deux tendances.
Intervention Emancipation pour la fermeture des Centres de rétention administrative (CRA)
Les Centre de Rétention Administrative, dits CRA, sont les endroits où sont retenues les personnes migrantes en situation irrégulière. Tou·tes les retenu·es que j’ai pu rencontre me l’ont dit, le CRA « c’est pire que la prison ». En effet, il y existe fort peu de suivi médical, aucune activité (culturelle ou d’insertion) n’y est organisée. Il n’y pas de bibliothèque en CRA et il n’y existe souvent pas de cours suffisamment grande pour pouvoir sortir.
Quand vous êtes en CRA, à n’importe quel moment vous pouvez être tiré du lit à deux heures du matin pour être expulsé, parfois dans un pays qui n’est pas celui où vous êtes né ou dont vous avez la nationalité. J’ai vu une fois un homme se faire expulser en Angola-il ne parlait pas portugais.
À Palaiseau, les habitant·es du quartier où se trouve le CRA ignorent pour la plupart son existence.
Malgré tout cela, la durée de rétention, pensée à l’origine comme transitoire, est passée de 7 jours en 1981 à 90 aujourd’hui. Depuis 1999, le nombre de personnes retenues a triplé. Il est nécessaire de combattre l’existence de ces CRA par tous les moyens.
Interventions Emancipation sur la Palestine
(voir pouvez lire ici la motion déposée par Emancipation sur la Palestine)
Intervention sur la défense de l’hôpital public
J’interviens pour Emancipation pour présenter et défendre notre motion en défense des hôpitaux publics et du service public de santé. Ces questions sont fondamentales pour répondre aux besoins de la population, la FSU commence à se saisir de ces questions, d’où notre motion pour préciser les revendications.
Depuis l’élection de Macron et même avant, l’hôpital publique est la cible de dramatiques attaques, de réformes qui organisent les difficultés financières et la pénurie de soignants sous couvert de rationalisation de l’offre de soin. Il pâtit aussi des mesures prises contre la sécurité sociale (en particulier sécurité sociale qui finance la quasi-totalité des soins hospitaliers. Le projet de budget de Bayrou va encore aggraver la situation.
Les personnels soignants des hôpitaux se battent dans des conditions extrêmement difficiles pour exercer leur métier. Les services d’urgence sont parfois obligés de fermer par période ou de trier les patients. On compte depuis 2013 près de 43 500 lits supprimés. La FSU doit revendiquer un budget à la hauteur des besoins de l’hôpital publique, la réouverture des lits supprimés et l’arrêt des fermetures de lits et de services. Elle doit aussi demander également le recrutement de tous les personnels nécessaires, sous statut de fonctionnaires.
Leur embauche ne pourra se faire qu’en augmentant les salaires, c’est pourquoi la FSU doit aussi revendiquer l’augmentation du point d’indice, le rattrapage du pouvoir d’achat perdu et une augmentation de 300 euros nets pour tous (revendications portées par le collectif inter-urgence).
La santé est aussi, comme dans l’éducation, un domaine des dits services publics où le public, le secteur public, souffre de la concurrence du privé qui bénéficie de très larges facilités de financements aux dépens du public qui prend lui en charge les pathologies les plus coûteuses.
Pire, de plus en plus de partenariats publics privés se développent, notamment avec le plan stratégie innovation santé de 2030, manière de privatiser en toute discrétion des pans de l’hôpital public.
A rebours de toutes ces politiques, il est nécessaire de mettre fin à l’intrication du privé dans le secteur de la santé à tous les niveaux, cela va de la recherche à la production de médicaments, des hôpitaux, à la médecine générale.
Enfin, il est illusoire d’espérer un pôle public du médicament qui fonctionnerait en parallèle avec les laboratoires pharmaceutiques privés guidés par la recherche du profit , c’est pourquoi la FSU doit revendiquer la nationalisation sans indemnité ni rachat de la filière industrie de santé.
Intervention Emancipation sur les retraites et le « conclave »
Concernant les retraites, toutes les lumières sont au rouge et clignotent pour nous dire que le gouvernement prépare un nouveau recul majeur. Le 7ème depuis 1993. Tous les indices sont là :
- La réforme Borne continue d’être appliquée alors même que le « conclave » annoncé va se dérouler.
- Le MEDEF n’a aucun intérêt à trouver un quelconque compromis avec les syndicats puisque c’est sa réforme qui s’applique.
- les syndicats devraient se soumettre à un équilibre qui sera défini par la Cour des comptes le 19 février qui tablera sur le déficit factice de 50 Mds d’€ qui provient de l’amalgame que fait Bayrou entre les retraites privées et les pensions d’État. Bayrou affirme de plus que « la question du système de retraites est une question générale de la société française ». Car il entend verser dans le même pot le régime des retraites des fonctionnaires de l’État, le code des pensions, qui relève du budget de l’État et le régime de retraite du privé, qui relève de la Sécurité sociale, financé par les cotisations. Cela signifie que l’État veut se décharger du financement des retraites des fonctionnaires, c’est à dire, liquider le Code des pensions.
- De plus, celui qui présidera le conclave, Jean Jacques Marette, est un ancien collaborateur d’Edouard Philippe, et, comme Bayrou, adepte de la retraite à points. Pour rappel Edouard Philippe avait essayée de la faire passer en 2019, mais le covid l’en a empêché.
- Donc LIQUIDATION du code des pensions et retraite à points voilà donc les objectifs de Bayrou pour ce conclave dans un contexte de Budgets d’austérité ++.
Au cours du futur conclave, un dialogue social ++ Patrons et syndicats sont sommés d’être de bons partenaires, de faire société en quelque sorte, et sous le sceau du secret, de bien s’entendre pour décider de tout cela.
Et force est de constater que L’effet de la seule perspective de ce fameux conclave a été immédiat : aucun appel à la mobilisation des salariés de la part de la FSU n’est en vu contre les budgets d’austérité.
Pour émancipation, le congrès de la FSU doit refuser de participer à de telles discussions et sa responsabilité c’est de préparer la grève générale pour combattre de nouvelles régressions pour les retraites et pensions, et pour l’abrogation de la contre-réforme de 2023.
Intervention Emancipation : Mayotte, Violences sexistes et sexuelles
Intervention Emancipation : Ukraine