Émancipation


tendance intersyndicale

Congrès de la FSU thème 1 : Education, formation, recherche et culture

Le thème 1 débattu au congrès de la FSU est centré sur les questions éducatives. La perspective portée traditionnellement par la direction de la FSU est assez classique : démocratiser l’école actuelle, une école liée au système capitaliste.

Outre le fait que cette perspective, malgré la reprise du vocable d’ « émancipation », se limite elle-même à une perspective d’humanisation de la société existante… la FSU est dans une situation où elle doit faire face à une offensive sans précédent contre l’école publique. De ce point de vue, es textes en débat ont connu une évolution réelle, avec des critiques de la politique du pouvoir qui sont renforcées sur beaucoup d’aspects, des revendications immédiates (abrogation des diverses contre-réformes à commencer par le « choc des savoirs », par exemple).

Dans cette situation, Emancipation a défendu la nécessité pour la FSU de s’inscrire dans un projet anticapitaliste pour l’école comme pour la société, par nos interventions (voir ci-dessous) et nos textes déposés (motion reproduite ci-dessous). Il s’agit d’articuler les revendications immédiates pour améliorer les conditions de travail des personnels et d’études des élèves, ET de montrer qu’elles sont inséparables de la lutte contre le capitalisme.

Intervention Emancipation thème 1 : inclusion scolaire

Intervention Emancipation thème 1 : le lycée

Motion Emancipation sur le système éducatif

Alors que les régressions du système éducatif s’enchaînent depuis au moins 2005, aggravant les inégalités sociales et scolaires, la FSU entend porter un projet ambitieux de progrès social pour l’éducation, la formation, la recherche et la culture. Elle réaffirme que toutes et tous les jeunes sont éducables, de la maternelle jusqu’à 18 ans, toutes et tous sont capables de réussir des études supérieures.

Plutôt que de rendre chacun responsable de son parcours, d’individualiser les droits, les moyens, d’exclure ceux qui ne sont pas dans la norme, il convient, pour la FSU, de redonner du collectif à l’acte de former et d’éduquer. L’élève, le jeune, le chômeur, le salarié, l’agent, ne sont ni au centre ni à la périphérie du système d’éducation et de formation, ils doivent s’y intégrer complètement, en synergie avec l’ensemble des acteurs afin que toutes et tous s’inscrivent dans une dynamique de progrès social, culturel, humaniste.

La réalisation pleine et entière d’un système éducatif réellement démocratique en restant dans le cadre de l’école capitaliste est illusoire. C’est pourquoi le projet de la FSU s’inscrit en rupture avec l’école et la société capitalistes.

C’est dans une perspective d’alternative anticapitaliste que la FSU défend un projet éducatif fondé sur:

– Un système éducatif laïque et unifié, par la nationalisation laïque sans indemnité ni rachat des écoles et universités privées, confessionnelles ou patronales.

– Une culture scolaire émancipatrice garantie à toutes et tous les jeunes. Une scolarité jusqu’à 18 ans ne relève d’une démocratisation que si c’est une scolarité sans ruptures ni orientations jusqu’à l’actuelle fin du lycée. Des parcours variés, non pénalisants pour l’avenir, doivent être possibles tout au long de la scolarité, sans paliers d’orientation. Chaque enfant, chaque jeune, doit pouvoir œuvrer à son rythme pour l’acquisition d’une même culture commune de savoirs diversifiés. Il s’agit de diversifier les méthodes, au lieu de diversifier les voies de formation. Pour garantir une culture émancipatrice à toutes et tous les jeunes, il faut un enseignement polyvalent et polytechnique, c’est-à-dire intégrant aussi des éléments de culture professionnelle, où savoirs et disciplines ne sont pas hiérarchisés. Cela suppose une refonte complète des programmes, l’abandon de l’actuelle logique des « compétences », la fin des choix d’options excluants qui caractérisent la réforme Blanquer du lycée général.

– Un lieu unique de socialisation et de formation des jeunes, de taille modeste, permettant à chacun·e l’apprentissage de la vie démocratique, de la prise de responsabilité, et la découverte des savoirs généraux, technologiques et professionnels fondamentaux, dans une progression adaptée à chaque individu·e. Un tel dispositif inclurait évidemment les enfants relevant aujourd’hui de l’enseignement spécialisé, avec les moyens appropriés.

– La mise en pratique des pédagogies émancipatrices

Pour réaliser l’ambition d’une culture émancipatrice pour toutes et tous, il faut revoir la réflexion sur les disciplines et les programmes, du triple point de vue des contenus, des cohérences interdisciplinaires et des rythmes d’acquisitions qu’ils imposent. Il faut encourager une approche des savoirs dans un cadre collectif et coopératif.

– L’exercice de la démocratie dans les établissements

Dès l’école maternelle et primaire, il faut reconnaître les jeunes comme des personnes, en favorisant l’ouverture sur la vie, l’autonomie, la prise de responsabilités et la participation progressive aux décisions. Il faut donner aux jeunes la place et la reconnaissance dont ils ont besoin en permettant l’apprentissage de la liberté au sein d’un groupe, par la participation active à la vie collective et sociale au sein de l’établissement. D’où la centralité de la coopération. Les parents et les partenaires éducatifs doivent être associés au fonctionnement démocratique. Toutes les équipes enseignantes et tous les personnels, devraient être associés, grâce à des moyens conséquents, à la gestion de l’établissement et de l’institution, dans son organisation matérielle et dans ses contenus pédagogiques.

Dans cette perspective  des revendications immédiates s’imposent :

– l’abrogation de toutes les contre-réformes des dernières années,

 – Des effectifs de classe considérablement réduits pour tous les niveaux

– Des dispositifs, des moyens et des méthodes efficaces, laissées à la liberté pédagogique des enseignant·es, pour lutter contre l’échec scolaire tout au long de la scolarité

– Le développement des enseignements généraux dans la voie professionnelle, et la création d’enseignements de cultures professionnelles dans les lycées généraux,

– Le développement de passerelles non sélectives pour faciliter les passages d’une voie à l’autre,

– La suppression de toute sélection à l’entrée de l’Université


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