Émancipation


tendance intersyndicale

FNSEA-JA, les agro-capitalistes en roue libre

Hier soir, à Rochefort, les agriculteurs de la FDSEA-JA de Charente Maritime ont déposé 80 tonnes de fumier devant la permanence du député NFP Ecolo Benoit Biteau. Au même moment, il faisait la même chose avec de la terre chez son collègue NFP LFI de Saintes et chez le député RN à Royan. Pourquoi ? Parce que ces députés ont voté la censure du gouvernement Barnier alors que les budgets retoqués comportaient, selon eux, de grandes garanties pour le monde agricole.

Pas besoin de faire un dessin pour savoir que les intérêts de la macronie libérale et ceux de l’agro-industrie, dont la FNSEA-JA est le bras armé, convergent. Maintenant, ils le revendiquent !

Cette action fait suite à l’action nationale de murage de l’INRAE, accusée d’être un repère d’écolos (si seulement !), au murage de la maison de la LPO au sein d’une réserve, toujours en Charente Maritime et toujours en ciblant le député écolo puisque c’est son fils qui est l’exploitant des terres qui abritent cette réserve.

Dans le même temps, les militant·es de la Confédération Paysanne qui manifestaient à Paris organisaient l’opération « Traders tremblez, les paysans reprennent leur blé »où des agriculteurs de la Confédération paysanne se sont bruyamment invités à l’entrée d’une réunion européenne de grands acteurs du commerce des céréales à Paris, pour protester contre la « spéculation » sur leurs produits et les traités de libre-échange comme le Mercosur. « Sauvez les paysan.n.es, mangez un trader », proclamait une grande banderole jaune aux couleurs du syndicat, déployée sur le parvis du Grand Palais, où avait lieu la 64e Bourse de commerce européenne des grains, qui rassemble depuis les années 1960 les opérateurs de marchés agro-alimentaires.

Cette opération a été l’objet d’une répression en règle avec ce qui est maintenant devenu le tarif minimum : nasse, tabassage et garde à vue.

Mais, à Rochefort, rien de tout ça. La préfecture était prévenue de l’action. Elle a fait dégager les voitures des abords de la permanence de Benoit Biteau. Le préfet en personne l’a prévenu de ce qui allait se passer et les « agro-capitalistes » ont pu agir en toute impunité.

Deux poids, deux mesures, ça commence à se voir beaucoup, non ?

Ce soir, 6 décembre une petite centaine de personnes se sont regroupées devant la permanence de Benoit Biteau pour dénoncer cette agression d’une agro-industrie en grande difficulté qui utilise la souffrance bien réelle des agriculteurs pour les instrumentaliser et servir ses intérêts financiers. Étaient présent·es des élu·es, des militant·es des orgas politiques, syndicales, des collectifs…parce qu’au pays des bassines et des pesticides, il ne faut rien lâcher face aux nervis manipulés du capitalisme agricole.

Michel Busse


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