Nous reproduisons ci-dessous le communique de Stop Arming Israël – France :
Du 4 au 7 novembre 2024, le salon Euronaval doit se tenir au parc des expositions de Paris Nord Villepinte. Euronaval est l’équivalent dans le secteur naval militaire du salon Eurosatory organisé par la France en juin dernier au même endroit.
Jusqu’à aujourd’hui, 7 vendeurs d’armes israéliens étaient prévus parmi les 450 exposants annoncés par Euronaval. Parmi eux, des entreprises spécialisées dans le domaine naval (Israel Shipyards, DSIT Solutions), mais aussi les géants de l’armement israélien Israel Aerospace Industries, Rafael et Elbit Systems, principaux fournisseurs de l’armée israélienne.
Cependant, un communiqué publié aujourd’hui par l’organisation du Salon vient d’annoncer la décision du gouvernement français de « valider la participation des délégations israéliennes au salon Euronaval 2024, sans stands ni exposition de matériels ».
Cette nouvelle interdiction des stands fait suite à celle des 74 vendeurs d’armes israéliens qui devaient exposer au salon Eurosatory en juin dernier, obtenue grâce à des mois de campagne et de mobilisation populaire, conjugués à une action en justice contre les organisateurs du salon. Aujourd’hui, avant même qu’une telle campagne soit lancée contre Euronaval, l’exécutif français semble donc avoir choisi d’annuler de lui-même la venue des exposants israéliens lors de ce nouveau salon, redoutant sans doute une mobilisation qui mettrait en lumière ses contradictions. En effet, la semaine dernière, Emmanuel Macron se disait favorable à l’arrêt des ventes d’armes à Israël, alors même que la France continue de lui fournir des composants militaires, présentés comme ayant un usage uniquement défensif.
Cette interdiction d’exposer est une nouvelle victoire pour la campagne contre l’armement d’Israël, et elle confirme la fébrilité de nos dirigeants dont la complicité est plus que jamais mise à nu, alors qu’Israël entre dans la deuxième année de ses opérations génocidaires sur Gaza et étend son offensive sur la Cisjordanie, le Yémen, la Syrie, l’Iran et le Liban.
Pourtant, interdire à Israël d’exposer à Euronaval n’est pas suffisant, puisque les délégations et industriels israéliens n’ont pas interdiction de visiter et de participer au salon, mais seulement d’y exposer leurs armes. Euronaval n’est pas seulement un salon d’exposition, c’est surtout un cadre privilégié pour organiser des rendez-vous d’affaires entre les entreprises d’armement et leurs clients, auquel participent des industriels de l’armement français et internationaux qui vendent actuellement des armes à Israël, comme Lockheed-Martin ou Thales. Euronaval reste donc une opportunité pour Israël de nouer des accords avec des industriels français et étrangers pour continuer de s’approvisionner en armes, et alimenter la guerre sans fin qu’il mène contre les populations civiles du Proche-Orient.
En outre, au moins une des entreprises israéliennes visées par l’interdiction, Israel Shipyards, aurait annoncé engager une action en justice, afin de faire annuler la décision gouvernementale, comme cela avait déjà été fait en juin durant Eurosatory. Il importe donc de maintenir notre vigilance avant et durant le Salon.
À Euronaval comme partout, pour mettre fin à toute complicité, une seule solution : la mobilisation pour l’arrêt total de tout commerce d’armement avec Israël !