Émancipation


tendance intersyndicale

Débats au SNES : quelle situation après les élections ?

Les élections législatives ont donné des résultats inattendus, avec l’arrivée en tête du « Nouveau Front Populaire ». Dans cette situation, le SNES-FSU a tenu une Commission administrative nationale le lundi 08 juillet. Le débat politique se focalise sur le prochain gouvernement, ce qui est légitime puisque Macron tente de contourner son désaveu électoral. Il n’en reste pas moins que la politique de Macron continue de s’appliquer : contre-réforme de l’assurance-chômage, application de la loi immigration de Darmanin… et dans l’éducation, la ministre a manifesté un immense mépris pour les personnels : pas question de remettre en cause les conditions de la rentrée scolaire de septembre, notamment l’application du choc des savoirs » en collège ! Dans cette situation, le débat au sein des organisations syndicales ne se limite pas à la situation immédiate, mais doit aussi porter sur la nécessaire préparation des luttes. Nous publions ci-dessous l’intervention de la représentante d’Emancipation au cours du débat.

Intervention Emancipation (Marine Bignon)

Après le soulagement de ne pas voir le RN avec une majorité, même relative, et avec une grande incertitude sur la composition d’un nouveau gouvernement, il faut penser la place du syndicalisme sur deux plans : comment combattre dans la durée le rassemblement national et surtout les idées fascisantes dans la société et comment reconquérir du progrès social.

Les deux s’articulent : la casse des services publics, en particulier dans les zones rurales alimente le vote RN, la précarisation des travailleurs et travailleuses aussi. Pousser un futur gouvernement à passer des vraies réformes et à abroger les contre réformes est donc nécessaire et le plus rapidement possible.

Avec le nouveau front populaire en tête aux législatives, la possibilité d’un gouvernement progressiste est possible, il doit exclure toute alliance avec Macron et ne pas trahir son programme comme d’autres gouvernements de gauche l’ont fait avant.

Même avec une majorité relative, un gouvernement du nouveau front populaire doit satisfaire nos  revendications sur nos conditions de travail, nos statuts et nos salaires. Une partie peut passer par décrets ou abrogations de décrets-circulaires donc sans vote. L’augmentation du SMIC et l’indexation des salaires sur l’inflation, un retour sur les décrets rétrogrades de l’assurance chômage sont un premier pas pour sortir de la grande précarité. Pour l’école publique et notre profession, nous devons donc exiger l’abrogation du choc des savoirs, de la réforme des lycées, du PACTE, des projets sur la formation initiale, sur la réforme de la fonction publique mais aussi l’abandon du Service National Universel et des classes engagées. Exigeons également l’abrogation de la réforme des retraites et de la loi immigration.

En tant que syndicat, nous devons donc montrer notre détermination et construire des mobilisations au plus vite. En ce sens, à certains endroits, notamment dans le Var, les collègues se sont mobilisés, y compris en période électorale, contre le choc des savoirs en faisant une grève des corrections du brevet. Le SNES doit soutenir ces initiatives locales décidées en AG. Dans les prochains jours, semaines ou même à la rentrée, des AG locales et interprofessionnelles vont sans doute appeller à se mobiliser, le SNES doit prendre part à ses initiatives et appeler à une forte mobilisation pour obtenir la satisfaction de nos revendications. C’est par la lutte que nous gagnerons !

Enfin, le SNES doit poursuivre son action de lutte contre les idées d’extrême droite. On les a vues bien ancrées dans les zones rurales et le SNES doit prendre part aux initiatives qui donnent d’autres perspectives que le RN. Ça passe par le retour des services publics, des transports, de l’emploi dans ces zones, mais aussi par l’implication militante du SNES et de la FSU dans des réseaux locaux. D’ailleurs, nous soutenons la signature de la FSU à la déclaration des territoires en résistance, appelons à rejoindre le « Village de l’eau » du 16 au 21 juillet mais surtout à y mettre des forces militantes. Ces nouvelles formes de luttes sont mobilisatrices pour le progrès social et contre le fascisme.


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