Émancipation


tendance intersyndicale

8 mars : grève féministe pour Gaza !

Alors que nous entrons dans le cinquième mois d’un génocide du peuple palestinien, nous nous joignons à l’appel international des organisations féministes à faire du 8 mars une journée de grève pour la Palestine. La libération des unes ne se fera pas sans la libération de toustes, et nous entendons porter haut et fort notre solidarité avec le peuple palestinien et son combat.

Or, à l’approche des mobilisations du 8 mars, le collectif sioniste Nous vivrons recommence son chantage au mouvement féministe. Déjà, le 25 novembre dernier, il avait monté un coup médiatique en prétendant avoir été « empêché de manifester » dans la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. Il avait en réalité été écarté par la police en raison de son service d’ordre exclusivement masculin, venu préparé à en découdre, comme le montraient les cagoules et les gants coqués dont ses membres étaient équipés. Aujourd’hui, il impose sa présence parmi les cortèges féministes du 8 mars, et menace de convoquer la presse et d’accuser publiquement le mouvement féministe d’antisémitisme s’il ne se plie pas à sa volonté.

Le 25 novembre, ce coup médiatique avait conduit au harcèlement de militantes féministes. Les noms de leurs organisations avaient été salis par le gouvernement et par la presse, et elles-mêmes avaient subi une vague de menaces de viol et de mort, sur les réseaux sociaux et sur leurs téléphones personnels.

Ces nouvelles menaces de Nous vivrons ont été exprimées à l’encontre du cadre unitaire d’organisation de la manifestation parisienne du 8 mars. Elles ont forcé les associations féministes, syndicats et partis qui le composent à accepter la présence de ce collectif sioniste. Nous vivrons instrumentalise le féminisme et l’antisémitisme dans un seul but : défendre l’impérialisme israélien. Prétendant parler au nom des Juif·ves, ce collectif propage l’amalgame entre les Juif·ves et Israélien·nes, amalgame qui, depuis la création de l’État d’Israël, met en danger les Juif·ves. Ce collectif n’a rien de féministe. On ne peut pas être féministe sans dénoncer avec force la colonisation israélienne. On ne peut pas être féministe et instrumentaliser les victimes juives des attaques du 7 octobre pour justifier le génocide en cours. C’est pourquoi Nous vivrons n’a rien à faire dans nos manifestations.

Nous refusons de subir passivement le chantage de Nous vivrons. Leurs accusations sont mensongères et ne reposent sur rien de tangible, et pourtant, dans la foulée du 25 novembre, elles ont été reprises jusqu’au sommet de l’État. La ministre Aurore Bergé a diligenté une enquête contre les organisations féministes soupçonnées de soutenir le Hamas et de ne pas avoir suffisamment dénoncé les crimes commis le 7 octobre. Résultat de cette enquête : de telles organisations n’existent pas, et la ministre a dû rétropédaler. Au-delà du ridicule, cet épisode démontre avant tout la volonté indigne du gouvernement de bâillonner toute expression de solidarité envers la résistance palestinienne. Le mouvement propalestinien en France est systématiquement soupçonné, délégitimé et réprimé, mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne nous tairons pas face à ceux qui veulent assimiler l’antisionisme à de l’antisémitisme, et nous refusons d’accueillir dans nos rangs ceux qui instrumentalisent nos luttes pour justifier un génocide. Le mouvement féministe internationaliste ne doit pas se laisser diviser face aux pressions, d’où qu’elles viennent. Notre solidarité est notre force. 

Les crimes commis le 7 octobre sont intolérables. Nous condamnons l’utilisation du viol  comme arme de guerre, que ce soit contre les femmes israéliennes ou contre les femmes palestiniennes. L’augmentation des actes antisémites en France, comme celle des actes islamophobes et comme tout acte raciste, est inacceptable. Notre seule issue, c’est le refus de la colonisation, de l’expulsion de la population palestinienne de ses terres et du génocide en cours. C’est pourquoi ce que défend notre féminisme, et ce que nous porterons le 8 mars, c’est le droit d’un peuple à vivre dignement, librement, sur sa terre, et le droit de résister à l’occupation. Rien ne justifie 30 000 morts, cinq mois de bombardements sans relâche, ni soixante-quinze ans d’occupation, de déplacements forcés, de privations et de massacres. Pour toutes ces raisons, et parce que nous défendons la liberté de tous et de toutes à vivre dignement, en paix et sans oppression, nous soutenons la lutte du peuple palestinien pour sa liberté face à la catastrophe en cours. Le combat féministe n’est compatible avec aucun projet de colonisation, même peinturluré en rose ou en violet.

Le 8 mars, nous marcherons pour des vies dignes et libres pour toustes, pour un cessez-le-feu et pour la levée du blocus immédiat à Gaza, en solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance, et nous ne nous arrêterons pas là. Dès le lendemain, nous appelons à grossir les rangs des cortèges de la manifestation du samedi 9 mars pour un cessez-le-feu immédiat.  

Notre féminisme est anti-impérialiste !

La Palestine est une cause féministe !

Vive la Palestine libre !


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