Émancipation


tendance intersyndicale

Intervention Émancipation congrès académique Nantes

Certains parlent d’éblouissement par rapport à l’ampleur des attaques anti-sociales menées par ce gouvernement. Comme clé de lecture pour l’Education, on pourrait premièrement parler d’une instrumentalisation de l’Ecole pour exacerber la concurrence entre individus dans un contexte de guerre économique, avec les évaluations permanentes et Parcoursup. Cette concurrence qui va avec le tri social s’incarne, on l’a dit, par le projet de « Le Choc des savoir », par la réforme des lycées professionnels mais aussi par la mise en concurrence des établissements. Sur ce point, le nouveau projet de loi « créant le statut d’établissement public local d’enseignement primaire » rappelle les projets de municipalisation de l’école qui ont été des marqueurs de régimes réactionnaires dans l’Histoire.

Il y a aussi une instrumentalisation de l’Ecole pour tenter « en même temps » d’unifier les élèves et les personnels derrière des prétendues « Valeurs de la République » qui tendent de plus en plus ouvertement vers le nationalisme dans un contexte internationale de guerre et de fortes tensions géopolitiques. Le Service National Universel est un vecteur de cette tendance et doit faire parti de nos préoccupations.

Face à ces tendances, le syndicalisme ne peut plus se permettre d’être sur la défensive en tentant de limiter les dégâts au fur et à mesure d’un calendrier des réformes imposées par les gouvernements et les capitalistes. Pour être identifiés comme des outils de transformation sociale au bon sens du terme, il faut affirmer un projet propre.

L’un des enjeux du congrès sera d’affirmer un projet éducatif de la Maternelle à l’Université qui pourra être proposé aux autres syndicats. Les formations syndicales pourraient être un lieu d’élaboration collective de ce projet.

Un des autres enjeu du congrès pour que le syndicat ne soit pas identifiés comme « à la remorque » des gouvernement sera de faire le bilan du Dialogue social et de rompre les négociations « à froid », concertations et autres cadres de « travail » avec le gouvernement. Le Dialogue social confine les syndicats dans un rôle de conseiller du Prince, alors que les structures syndicales pourraient être plus utile à la préparation d’une grève reconduite jusqu’à satisfaction des revendications, en articulation avec le reste du mouvement social.

Ces questions de rapport au Dialogue social et d’articulation avec les autres formes d’organisation comme les collectifs ou les Assemblées générales sont des stratégiques majeures qui devraient guider nos réflexions sur la communication ou sur la recomposition syndical, notamment celle concernant le rapprochement FSU-CGT.

Aussi, l’affirmation d’un projet politique plus global, à articuler à l’activité syndicale immédiate, pourrait aussi permettre d’identifier le syndicat comme une structure permettant une transformation sociale. Le modèle de la Charte d’Amiens nécessite peut être une actualisation mais il a le mérite de ne pas de ne pas déléguer le projet de transformation sociale à l’unité électorale d’une « gauche ».

Concrètement vis à vis d’un projet politique alternatif, un des enjeux sera de revenir sur la Protection Sociale Complémentaire qui nous éloigne d’une Sécurité sociale dans laquelle les solidarités et d’autres champs comme l’alimentation pourraient être entièrement socialisé.es.

Intervention de Serge (19 février 2024)


Publié

dans

,

Étiquettes :