Émancipation


tendance intersyndicale

Intervention Émancipation congrès académique Paris (29/02 – 01/03 2024)

Intervention de présentation de la tendance Émancipation

Bonjour à toutes et à tous. Je suis militante de la tendance Émancipation et S1 au lycée Turgot.

Dans la situation actuelle, marquée par l’extrême-droitisation du gouvernement, les luttes sociales sont notre unique porte de sortie pour tenter de peser sur l’ambiance générale. Les syndicats, notre syndicat, ont donc un rôle clé à jouer.

Extrême-droitisation, car Macron assume pleinement d’aller sur le terrain du RN, pour tenter de siphonner son électorat. Tout comme Darmanin. Ils ont mis en avant le thème de l’immigration, qu’ils présentent comme un problème, en pleine lutte contre la réforme des retraites l’an dernier, pour tenter de faire diversion. Ils ont ensuite fait passer leur loi Immigration, avec les votes du RN, allant jusqu’à reprendre la logique de préférence nationale, et assumant de proposer une loi largement inconstitutionnelle. Maintenant, c’est le droit du sol qu’ils mettent en cause, d’abord à Mayotte, mais sans aucun doute par la suite, pour l’ensemble du territoire français.

Cette normalisation des discours d’extrême-droite et des partis d’extrême-droite eux-mêmes a été confirmée par la prétendue manifestation contre l’antisémitisme, lors de laquelle le RN était persona grata et qui criminalisait tout soutien au peuple palestinien. Ensuite, lors de la panthéonisation de Manouchian, le RN s’est permis de venir, empreint de sa respectabilité nouvelle…

Le discours guerrier de Macron confirme cette orientation vers l’extrême-droite : parlant de réarmement démographique, il renoue avec un thème pétainiste et bafoue les droits des femmes. Il veut mettre la jeunesse au pas, avec Marseillaise, uniforme et SNU. Pour aller faire la guerre au sol en Ukraine?! En tout cas, ce gouvernement énonce clairement son intention de rendre le SNU obligatoire et d’en charger l’éducation nationale.

En ce qui concerne une éducation digne de ce nom, c’est 700 millions d’euros d’économies, 11 000 suppressions de postes, des groupes de niveau pour trier les élèves dès la 6eme. L’enseignement professionnel mis au service des patrons, en fonction des besoins des « bassins d’emploi ».

Les services publics sont les premiers ciblés par les mesures de restrictions budgétaires, alors que l’armée est privilégiée.

Ces annonces, tout comme le passage éphémère mais détonnant d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’éducation, ont déjà provoqué quelques débuts de réactions. Dans le 93, la rentrée n’a pas eu lieu lundi, et parfois, ni mardi ni mercredi… Car des établissements reconduisent la grève et appellent d’autres à s’y mettre, sans attendre le 19 mars. Nous devons maintenant tenter de construire ce mouvement en Île-de-France et le SNES a un rôle à jouer, en appelant rapidement à des journées de grève. Le 1er février dernier, une colère s’était largement exprimée, et de nombreux collègues attendent une suite.

Toutes les attaques en cours, loi Fonction publique, plan d’austérité, « choc des savoir », et la réforme des concours qui doit être annoncée en mars, ne sont ni amendables ni négociables.

Il n’y a rien à négocier. Il faut exiger le retrait pur et simple de ces attaques. Dans le dialogue social, employeurs et gouvernement mènent la danse, et rien n’est jamais sorti de ces discussions.

C’est par la lutte que nous pourrons faire reculer le gouvernement, en nous adressant aux autres catégories professionnelles, dans la fonction publique mais aussi dans le secteur privé.

Il y a les attaques qui nous ciblent, mais il y a aussi les attaques qui ciblent l’ensemble des salariés, notamment la diminution du salaire réel face à l’inflation.

Mettre en avant la défense de nos conditions de travail, de nos salaire, des moyens alloués pour l’éducation peut nous permettre de nous adresser à l’ensemble des salariés et à l’ensemble de la population. Et de jouer un rôle pour relancer une lutte d’ensemble, plus que jamais nécessaire.

Intervention de Stéphanie, le 29 février 2024


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