Non au rapport d’activité hors sol et routinier de l’exécutif national
Les dernières années ont été marquées par de multiples offensives réactionnaires du pouvoir en place : démantèlement de l’école publique, volonté d’embrigadement de la jeunesse, régression des conquis sociaux dont les retraites, répression des mouvements sociaux et écologiques, atteintes aux libertés démocratiques, récupération des idées d’extrême droite avec la loi asile et immigration. Or le rapport d’activité (RA) de l’exécutif national donne une portion congrue aux questions d’orientation (comment lutter dans ce contexte ?), par rapport aux parties sur les questions sectorielles.
Ainsi, sur le retraites : oui, le SNES a pris sa part dans les mobilisations contre la réforme des retraites, mais moins que sur les élections professionnelles que le RA valorise tant. Il omet -et ce n’est pas neutre- la revendication de l’intersyndicale, imposée par la puissance du mouvement : le retrait de la réforme Macron. Il ne tire aucun bilan de l’échec de la stratégie de l’intersyndicale des grèves saute-moutons alors que le mouvement était exceptionnel. Cet échec explique pourtant largement les difficultés présentes de mobilisation, que qu’il préfère mettre sur le compte de la désunion de la NUPES.
Refus de se confronter à Macron
L’offensive réactionnaire qui casse l’école et épuise les personnels, c’est surtout celle de Macron. L’exécutif du SNES n’a appelé à aucune mobilisation nationale crédible pendant tout le premier trimestre… mais par contre les « concertations » bidons sont allées bon train, sur les salaires avec les résultats que l’on connaît (menaces sur les concours et le statut). Ou dans la Fonction publique, avec une nouvelle loi annoncée depuis l’automne, qui s’avère encore plus dangereuse que la précédente… et dont le RA ne dit pas un mot.
On ne peut limiter l’action syndicale à « peser sur les prescriptions et l’organisation du travail au niveau local ou plus largement ». Le débouché évoqué par la direction dans son rapport traduit selon nous l’enchaînement à la stratégie du « dialogue social » qui réduit de plus en plus le syndicat au rôle de « conseiller du prince ». Les marges de manœuvres du syndicat se limitent alors à l’accompagnement des mesures gouvernementales en tentant d’en atténuer les traits les plus négatifs, sans même se permettre d’offensive conséquente de crainte de ne plus même pouvoir préserver des « miettes ».
Cette stratégie a montré à nouveau ses limites avec la signature des accords sur la Protection Sociale Complémentaire, dont la mise en œuvre nous éloigne de la perspective d’une Sécurité sociale autonome cherchant à s’étendre vers le « 100% sécu » face au capitalisme assurantialo-mutualiste.
Un silence assourdissant sur les conflits en cours
L’absence totale de référence du RA aux guerres en Ukraine et en Palestine et à leurs conséquences sur la vie et la sécurité du monde et des travailleur.es nous paraît incroyable. Même le secteur « international » ne cite pas ces conflits, pas plus que des relations de solidarité avec les syndicats de ces peuples opprimés. Au point qu’on peut se demander s’il y en a eu ?
Emancipation appelle à voter « contre » le rapport d’activité national et le rapport financier, car cette orientation ne permet pas de préparer collectivement les luttes syndicales indispensables. Mais nous proposons aussi aux syndiqué.es du SNES d’agir avec nous : pour un SNES qui fait face aux défis de l’heure !
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