Émancipation


tendance intersyndicale

Motion d’Émancipation à la commission nationale du SNES (novembre 2023)

Les élu.es Émancipation à la commission nationale du SNES-FSU ont déposé cette motion et l’ont défendu. Elle n’a pas été acceptée.

Macron veut faire de l’école son domaine réservé. Son projet, en contradiction avec une école publique et laïque, repose sur :

  • une adaptation encore plus étroite aux besoins des capitalistes
  • une légitimation accrue de la division sociale du travail
  • la territorialisation et la mise en concurrence généralisée des élèves, des écoles et des établissements.
  • l’instillation d’une idéologie militariste, nationaliste et xénophobe au nom des « valeurs de la République »,

Il se met en place par :

  • des attaques sur les conditions de travail et les garanties statutaires des personnels. Même si le « pacte enseignant » a été rejeté par les personnels et ne s’applique qu’en partie, il se double d’une attaque sur la formation continue et les mesures pour imposer le remplacement « à l’interne ». L’annualisation du temps de travail se met progressivement en place.
  • des attaques sur le métier. Dans les « concertations », le gouvernement cherche à associer les syndicats à la modification du recrutement des personnels pour permettre la polyvalence dans le second degré en lieu et place d’un enseignement disciplinaire. Le CAPES serait transformé en une habilitation à enseigner qui ne garantirait pas l’obtention d’un poste statutaire. Dans le même temps, les modifications des formations initiale et continue réduiraient les enseignant.es à des exécutant.es précarisé.es, sans autonomie professionnelle et coupé.es de la recherche universitaire. Cette agression est en cohérence avec la volonté gouvernementale d’une loi sur la Fonction publique annoncée pour décembre, visant à mettre en cause davantage encore les garanties statutaires (développement de la rémunération « au mérite »). Dès maintenant, la classe exceptionnelle devient un outil pour diviser les personnels, dans la logique de sa création suite aux accords PPCR.
  • des attaques sur les libertés pédagogiques : la répression et les mesures d’intimidation continuent contre les militant.es. Le plan de « formation » à la laïcité, dans la lignée du rapport Obin, s’inscrit dans cette logique d’embrigadement des personnels.
  • des attaques sur la jeunesse : après l’offensive en septembre sur l’abaya qui constituait de fait une volonté de stigmatiser les élèves d’origine immigrée, le gouvernement lance une attaque d’ampleur avec les « stages » prévus en fin de d’année de seconde. Il s’agit de développer massivement le recrutement des jeunes dans le « séjour de cohésion » du SNU, dispositif idéologique d’orientation nationaliste et militariste.
  • des attaques sur l’inclusion scolaire. Le manque de moyens pour l’inclusion met les collègues en difficulté et fragilise le développement d’une inclusion profitant réellement aux élèves et respectant les personnels. La volonté de généraliser l’inclusion ne peut pas être un prétexte à la fermeture d’établissements médico-sociaux et est inenviageable sans un plan de recrutement et de formation massif des personnels de toutes catégories.
  • un projet de collège modulaire qui prétend aider les élèves en difficulté scolaire en les extrayant du groupe classe pour éviter de mettre les moyens nécessaires à leur réussite.
  • des suppressions de postes dans l’école publique pour la prochaine rentrée. Dans le même temps, l’enseignement catholique est favorisé et joue encore plus nettement sa fonction de tri social.
  • le maintien des contre-réformes en place, notamment celles de Parcoursup et du lycée, qui accentuent de manière importante la sélection sociale. Le report des épreuves de spécialité en juin, ne signifie pas le retour d’un bac national et ne s’accompagne pas des mesures réclamées par les personnels (allègement des programmes). Le lycée professionnel est encore plus gravement touché, sa dernière année se transformant en simple préparation au premier emploi. L’annonce récente de la mise en place d’un collège « modulaire », fondé sur des groupes de niveaux, s’inscrit dans cette politique.

Pour le SNES, il est indispensable d’engager dès maintenant la construction d’une mobilisation à la hauteur des attaques, une lutte de tout le secteur de l’Education pour une école égalitaire et émancipatrice, fondée sur la coopération. Le SNES :

  • se prononce pour le retrait ou l’abrogation de toutes les contre-réformes gouvernementales : elles ne sont ni amendables ni négociables. Le SNES décide de quitter les « concertations » en cours à ou à venir à leur sujet.
  • oeuvrera à une plateforme visant à l’unification des luttes, en proposant, pour l’Education :
    • un plan de recrutement et de formation de personnels sous statut : enseignant.es, AED, AESH…
    • le retrait du projet des Pôles d’Appui à la Scolarité incompatibles avec une véritable politique d’inclusion scolaire.
    • l’arrêt du démantèlement et la réouverture des établissements de prises en charge spécialisée à la hauteur des besoins.
    • Le retrait du projet de collège modulaire.
    • une baisse généralisée du temps de travail et des conditions de travail décentes (baisse des effectifs, indépendance pédagogique individuelle et collective, renforcement des prises en charges spécialisées,…).
    • une unification par le haut des conditions de travail, des statuts et des salaires des personnels 
    • le réemploi et la titularisation immédiate de toutes et tous les non titulaires,
    • le rattrapage des pertes de salaire et l’indexation des salaires sur les prix, des augmentations uniformes de 400 € en points d’indice.
  • appelle les personnels à ne pas participer à la mise en place du SNU.
  • soutient toutes les mobilisations des personnels en cours : notamment en appelant à la grève du 12 décembre pour soutenir les lycées professionnels
  • lance une campagne syndicale pour la levée des sanctions pour tou.tes les personnels attaqué.es pour leur militantisme contre les réformes des retraites, du lycée…
  • propose un processus de mobilisation et d’auto-organisation des personnels à partir de la base, avec des AG de personnels et le contrôle des luttes par les AG.
  • met en œuvre une perspective nationale et intersyndicale de grève – qui ne se limite pas à des journées d’action, mais inclut aussi la reconduction de la grève.

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