Les stéréotypes ont la peau dure
Du vécu tout récent : sans doute en manque de de magnésium, et préférant le chocolat à toute autre forme de pharmacopée, je me trouve mi- janvier à la caisse d’une chocolaterie rochelaise, pour régler le sachet d’orangettes que j’avais choisi. Devant moi, un monsieur aux cheveux à peu près de la même couleur que les miens, (donc pas un jeunot) cherche dans son sac, un moyen de paiement pour régler ses propres achats. Comme il ne le trouve pas il déclare, fier de sa blague à 2 balles : “J’ai quand même pas un sac de fille !!!!!!!!!!!!!”.
Et moi à un mètre derrière lui de lui servir d’un ton tout sauf humoristique : “Vous savez que ce sont des propos sexistes, monsieur”.
Lui se retourne, pendant que la vendeuse (la trentaine), se contente de dire : “Mais on s’en moque des propos sexistes…” avec un haussement d’épaules qui m’a donné envie d’aller reposer immédiatement les orangettes pour lui faire comprendre qu’elle avait “choisi” de perdre une cliente… Mais ce n’était pas la gérante du magasin et l’impact aurait peut-être été contre-productif.
Et là le client se retourne et me dit : ”Je n’ai pas voulu vous blesser madame” et moi de lui répondre pour mettre fin à cette jouissive conversation : “Je ne suis pas blessée, mais si cela pouvait vous éviter de tenir à l’avenir des propos désobligeants envers la moitié de l’humanité, ce serait déjà pas mal”. Marre de ces blagues sexistes !
Joëlle
Mexique – El Bloque Negro
Depuis 2020, et bravant les restrictions dues à l’épidémie de COVID 19, des Mexicaines ont investi le bâtiment de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH Comitado National de los Derechos Humanos) au cœur de Mexico. Le lieu sert de refuge pour toutes celles ayant subi des violences. C’est un lieu protégé (il est impossible pour les hommes d’y entrer), où les femmes auto-proclamées Bloque Negro (Black block) peuvent se reconstruire après des violences. À cette date (2020), sur les 3 825 Mexicaines assassinées tous les ans (10 par jour en moyenne !), seuls 926 cas étaient reconnus comme féminicides. Dénonçant abus sexuels, féminicides, disparitions et l’inaction des autorités, ces femmes ont permis une mobilisation et prise de conscience des Mexicain·es. Portant une cagoule noire en public et en manifestations, pour éviter les représailles, ces Bloque negras ont organisé le lieu en auto-gestion, créant ainsi un ilot défiant la société patriarcale, car même si des lois sont votées, les pratiques et mentalités à l’égard des femmes mettent trop de temps à évoluer. Se vêtir et se cagouler de noir, apprendre l’autodéfense, préparer pour les manifestantes une voie par où s’échapper du cortège, en cas de risques élevés, permet à ces femmes de réinvestir la rue, de défiler et protester sans peur. Souhaitons que très vite à l’avenir cette occupation du CNDH ne soit plus nécessaire grâce à une intensification de la prise de conscience de la situation des femmes au Mexique.
Véro