“On ne reviendra pas 50 ans en arrière”
Le week-end du 14 et 15 mai dernier, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté partout aux États-Unis, même dans les villes du Sud, en faveur du droit à l’IVG. Cela fait suite à l’avant-projet “fuité” de la Cour suprême, avant-projet qui envisage l’annulation du Roe v. Wade datant de 1973. Cela aurait pour conséquence gravissime que le droit à l’avortement ne serait plus protégé par la Constitution. Une vingtaine d’États conservateurs sont déjà prêts à rendre l’avortement illégal même en cas de viol ou d’inceste et la Cour suprême, majoritairement conservatrice est prête à leur en accorder le droit.
La majorité des citoyen·nes américain·es est plutôt favorable à ce droit et les élu·es démocrates ont déjà annoncé leur volonté de protéger le droit à l’avortement partout où elles/ils seront majoritaires.
Néanmoins les manifestantes qui scandent “Mon corps, mon choix” ne s’y trompent pas ; partout où l’avortement serait éventuellement rendu illégal, les femmes n’y renonceront pas pour autant. C’est leur santé, leur vie qu’elles continueront de mettre en danger.
En attendant la décision de la Cour suprême, prévue dans le courant de l’été, la mobilisation aux États-Unis ne doit pas baisser. Nous nous devons d’affirmer notre solidarité envers toutes les femmes qui luttent pour ce droit fondamental de disposer librement de leur corps.
Joëlle
Rien n’est jamais gagné
Dans le monde entier, les droits et libertés des femmes sont attaqués, avec de nouvelles offensives du patriarcat : en Afghanistan, après l’interdiction faite aux filles d’intégrer les collèges , lycées et universités, un décret impose désormais aux femmes le port de la burka ou “tchadri traditionnel et respectueux afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme”; aux USA, comme dans de nombreux pays, comme récemment en Croatie où des milliers de manifestant·es sous l’influence de l’Église ont manifesté pour le “droit à la vie”, c’est le droit essentiel de disposer de son corps qui est attaqué… Rien n’est jamais gagné et une internationale féministe efficace serait la bienvenue : ni dieu, ni maître !
Emmanuelle
Quelques chiffres clés
• 1870 personnes ont été victimes d’actes homophobes ou transphobes suivant le ministère de l’Intérieur en 2019.
• 55 % des personnes LGBT+ ont subi des actes anti-LGBT+ au cours de leur vie (enquête IFOP pour la Fondation Jasmin Roy, en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et la DILCRAH, 2019).
• Une personne LGBT+ sur quatre a été victime d’au moins une agression LGBTphobe dans son organisation de travail (Baromètre LGBT+ Autre Cercle-IFOP 2020).
• 83 % des Français·es estiment qu’un couple homosexuel est capable d’assurer son rôle de parent aussi bien qu’un couple hétérosexuel (enquête IFOP pour la Fondation Jasmin Roy, 2019).
• 85 % des Français·es considèrent l’homosexualité comme une manière de vivre sa sexualité comme une autre, contre 24 % en 1975 (enquête IFOP pour la Fondation Jasmin Roy, 2019).
D genrÉs D sexualités (Bulletin d’info de Solidaires),
printemps-été 2022