Soutenir le peuple ukrainien
En finir avec le militarisme
La réalité de la guerre impérialiste de l’État russe contre l’État indépendant d’Ukraine c’est : d’innombrables victimes et exilé.es, le pillage des richesses, des crimes de guerre et contre l’humanité, des menaces nucléaires… Mais aussi une régression sans précédent depuis la seconde guerre, sur les plans politique, économique, écologique, social, comme sur le plan du réarmement et du militarisme.
L’autocrate Poutine, encouragé par l’Église orthodoxe et enhardi par ses massacres en Syrie, en Afrique et dans le glacis post soviétique, se voyait déjà absorber l’Ukraine en quelques jours, prendre de court d’éventuelles réactions européennes et américaines et décourager toutes velléités de rejoindre l’OTAN et l’UE.
Trois mois plus tard, l’armée russe a subi d’importantes pertes matérielles et humaines. La résistance de l’armée ukrainienne, de la défense territoriale et de la population l’ont repoussée dans le nord et contenue dans l’est et le sud, y compris dans les enclaves russes. Zelinski est apparu comme le symbole de l’unité de la lutte contre l’envahisseur. Pour autant, son gouvernement ultralibéral, dominé par les oligarques et soutenu par les USA, profite de la loi martiale pour renforcer sa politique anti-ouvrière.
Le rapide soutien de l’Europe et des USA n’a pas toujours été sans arrières pensées : les sanctions permettent aux USA de vendre au meilleur prix leur gaz liquéfié extrait par la très anti-écologique fracturation. Les impérialismes occidentaux ne sont pas fâchés d’affaiblir durablement la Russie sur le dos du peuple ukrainien, d’où des livraisons d’armes de plus en plus « performantes ». Et on ne compte plus les demandes d’adhésion à l’OTAN, qui devient de plus en plus la base arrière de l’effort de guerre ukrainien, avec les risques de généralisation du conflit inter-impérialiste.
Émancipation, fidèle à sa tradition antimilitariste et au niveau d’intervention qui est le sien, défend un positionnement de classe visant à soutenir la résistance du peuple ukrainien, son droit à s’autodéterminer. Mais aussi à contrer les effets désastreux de cette guerre pour les travailleurs·euses du monde entier et pour la planète.
La solidarité ouvrière internationaliste :
– soutien aux forces progressistes, syndicales indépendantes en Ukraine comme en Russie, en Biélorussie… ;
– boycott des marchandises russes ou refus de les décharger ;
– accueil de tou·tes les réfugié.es d’Ukraine et d’ailleurs sans discrimination et avec des réponses adaptées à leur situation, particulièrement pour les femmes, nombreuses vue la conscription genrée en Ukraine. Les victimes de viols doivent être accueillies dans un pays qui autorise l’avortement ;
– convois ouvriers pour l’Ukraine, réseaux de solidarité internationaux. Émancipation rejoint “le réseau européen de solidarité avec l’Ukraine et contre la guerre” et soutient, parmi d’autres formes de solidarité, plusieurs convois.
Combattre la militarisation et le militarisme dans chaque pays :
– généralisation des collectifs antimilitaristes, contre la guerre, la militarisation et le militarisme ;
– refus des armées de pacification intérieure (Sentinelle…) ;
– actions concrètes contre le militarisme sur les lieux de travail : armée à l’école, SNU.
Les exigences pour la paix en Ukraine et au niveau mondial :
– négociations, avec médiation internationale, pour un cessez-le-feu immédiat, l’abandon du blocus maritime, le retrait des troupes russes de l’ensemble du territoire de l’Ukraine ;
– annulation de la dette de l’Ukraine et aide conséquente à la reconstruction du pays octroyée par des réparations russes et des aides internationales non soumises à quelconque allégeance aux USA, au FMI ou à la BCE ;
– dissolution des blocs militaires, l’OTAN et l’OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective) et fin des menées impérialistes de notre gouvernement, en Europe orientale, en Afrique et partout ailleurs dans le monde ;
– programmation d’un désarmement nucléaire et conventionnel, du démantèlement des complexes militaro-industriels, de la réorientation des budgets militaires vers la justice sociale et environnementale, la coopération et la solidarité entre les peuples. Ce qui doit conduire à soutenir les politiques anticapitalistes et les révolutions sociales.
Olivier Vinay, le 25 mai 2022