Pandémie, guerre et Macron toujours
Cette année scolaire aura été marquée par de nombreux congrès syndicaux. Nous publions ci-dessous l’expression d’Émancipation à l’occasion du congrès national du SNUIPP – FSU, qui se tient dans un contexte où les attaques du pouvoir en place se sont multipliées contre l’école et les droits sociaux, mais aussi marqué par une nette baisse de la syndicalisation. Remobiliser autour de revendications offensives dans le premier degré, tel est l’enjeu de ce congrès.
Cinq ans de Macron, deux ans de Covid et la guerre en Ukraine dégradent notre pouvoir d’achat, nos conditions de travail, d’emploi et de vie. En bafouant les droits, les libertés et en banalisant la répression et l’extrême droite, Macron a encore rapproché celle-ci du pouvoir.
Une offensive tous azimuts à stopper
Ces catastrophes environnementales, sociales et politiques, ce sont les financiers, les grands patrons et leurs affidé·es comme Macron qui les ont favorisées. Iels continuent à en tirer profit, surtout avec un nouveau mandat présidentiel pour parachever la casse des retraites, de la sécu, des services publics (l’hôpital et l’école laïque…), des libertés. Leurs premières victimes sont les jeunes, les femmes, les précaires, les exilé·es…
Dans une telle situation notre syndicalisme doit engager la résistance immédiate pour construire un véritable rapport de force en mesure de stopper ces agressions et œuvrer, au plus près des secteurs mobilisés, pour la solidarité et l’émancipation des travailleur·ses et des peuples. Et donc répondre aux revendications des personnels de l’École publique, si malmenés par Blanquer, plutôt que de signer des accords qui cassent la protection sociale complémentaire et fragilisent la sécu, ou de cautionner les attaques dans un dialogue social qui absorbe beaucoup de temps militant.
Des revendications claires
• POUR l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique, le rétablissement des prérogatives des CAP et la titularisation immédiate et sans condition de tou·tes les non titulaires ; CONTRE les reculs des droits dans la Fonction publique, la généralisation de la précarité, la casse des statuts et le “nouveau pacte”.
• POUR la mise en œuvre du mandat du SNUipp et de la FSU de nationalisation laïque sans indemnité ni rachat de l’enseignement privé, confessionnel et patronal ; CONTRE tous les cadeaux faits à l’enseignement privé !
• POUR la liberté pédagogique individuelle et collective, la souveraineté du conseil des maîtres, la suppression des postes à profil et à exigences particulières, au service d’un projet éducatif alternatif fondé sur la coopération et l’entraide et POUR un autre projet d’école, réellement émancipateur, démocratique et égalitaire pour toutes et tous, dans une autre société ; CONTRE la loi Rilhac et l’expérimentation marseillaise qui caporalisent les enseignant·es et CONTRE l’imposition, de guides et méthodes qui assujettissent le travail enseignant, et d’évaluations flicages.
• POUR une formation initiale sous statut de fonctionnaire-stagiaire avec pré-recrutement comme élève-professeur ; CONTRE les INSPE qui utilisent les étudiants en formation initiale comme moyens de remplacements.
• POUR une formation continue choisie, sur le temps de travail.
• POUR des réponses pédagogiques adaptées aux élèves en difficulté ou situation de handicap, avec de véritables moyens en psychologues scolaires, maîtres·ses spécialisé·es, AESH formé·es et au statut reconnu, touchant les indemnités REP et REP+ ; CONTRE les PIAL qui masquent la pénurie d’AESH, de RASED, et “incluent” à marche forcée.
Mobiliser rapidement, c’est possible
Le succès de la grève du 13 janvier montre qu’on peut mobiliser, à partir d’AG de base, et ce d’autant plus lorsque le syndicat, l’intersyndicale appellent à la grève. Pas à des journées d’action – la situation est trop grave – mais à la reconduction et la généralisation de la grève, comme lors du mouvement contre les retraites à points de Macron.
Contact : Philippe Levet
er@emancipation.fr