Le débat sur le thème 4, concernant le syndicalisme, a eu lieu ce jeudi 03 février. Sans surprise, c’est le thème sur lequel nous avons les plus fortes divergences avec la direction fédérale UA / EE : pour la simple et bonne raison qu’Emancipation considère que la lutte de classes doit s’organiser au travers de structures d’auto-organisation, et que la forme syndicale la plus adaptée est celle de la « fédération d’industrie », autrement dit mettre fin à la segmentation par syndicats nationaux catégoriels au profit de sections de base regroupant tous les métiers sur un même lieu de travail. La discussion a beaucoup porté sur des questions éloignées de la lutte et des problèmes des personnels (notamment les élections professionnelles), si l’on excepte le débat important sur le « nouvel outil syndical » pensé comme regroupant la CGT, la FSU et Solidaires. Si c’est un thème récurrent – et qui rencontre peu de concrétisation jusqu’à maintenant -, il est plus accentué que lors des congrès précédents, puisque beaucoup de congressistes considèrent que le moment est le plus favorable pour aller plus loin dans cette voie.
Par ailleurs, il est à remarquer que dans ce thème le syndicalisme international a été peu abordée, d’une manière générale les questions internationalistes ont été peu présentes au cours de ce congrès. Cette faiblesse concerne toutes les tendances, mais certaines sont plus carentes que d’autres. Ainsi un porte-parole d’un syndicat national nous a expliqué que : « On passe plus de temps à parler international qu’à parler de nos métiers. Ce n’est pas sur la question de la situation au Sahel que je vais syndiquer mes collègues ». Il serait temps que d’aucuns prennent conscience que le monde du travail est aussi constitué de travailleur.es venant de pays anciennement colonisés d’Afrique, et que ce qui se passe ici est en lien avec ce qui se passe là-bas… 60 après les indépendances des pays colonisés, il serait vraiment temps…
Ci-dessous les interventions et motions d’Emancipation.
Intervention d’Emancipation en défense de la motion générale sur le syndicalisme
Nous avons cherché, en vain, dans les interventions de benoit, d’Uet A et de l’EE, les propositions concrètes d’action pour retrouver les solidarités et la sécu à 100 %, qu’ils vont enfin défendre, après avoir pesé de tout leur poids pour signer l’accord « protection sociale complémentaire ».
La seule proposition avancée, c’est l’unité du syndicalisme de transformation sociale, que l’EE pense pouvoir passer par des états généraux. Mais la transformation sociale n’est pas une panacée du type de celles qu’on prend pour se dégriser et revenir dans la réalité, après une fête ou une signature bien arrosées Un syndicat de transformation sociale ne se borne pas à un supplément d’âme sur les droits et libertés ou sur la dénonciation de l’extrême droite.
Ce qui lui permet de prétendre à cette noble filiation, ce sont ses objectifs, sa plate forme, sa conception des luttes, ainsi que sa structuration et ses dispositions pour réunifier le mouvement syndical.
Pour ce qui est des objectifs, Benoit, emporté par son lyrisme a bien conclu son intervention de lundi par : la « FSU doit agir à la fois dans le quotidien, et avec la pensée de la transformation de la société ». C’est la double besogne de la Charte d’Amiens, qu’il faudrait inclure dans les références, voir dans les fondements de la FSU, comme c’est le cas dans les autres syndicats dits de transformation sociale, la CGT et Solidaires. Ce serait cohérent avec l’avancée de nos mandats sur les bourses du travail décidée dans ce congrès.
Pour ce qui est de la plate forme, les SD et les tendances ont pu juger des aspirations au changement social et écologique de l’exécutif, lorsqu’elles se sont vu refuser par les tribunes, ou par les syndicats nationaux campés sur leurs champs de syndicalisation, de nombreux amendements sur les précaires, les droits et libertés, le féminisme ou l’écosyndicalisme…
Pour ce qui est de la conception des luttes, le 13 janvier, la direction de la FSU a refusé d’offrir des perspectives immédiates aux dynamiques, d’une force inédite depuis bien longtemps, des écoles, des établissements et de leurs coordinations, pour canaliser la mobilisation sur un 27 janvier, pour le moins mitigé.
Pour ce qui est de la structuration, Benoît s’est prononcé pour un syndicalisme par champs de métiers. Cela signifie pour nous que son appel à plus de fédéralisme aura du mal à être entendu, dans une FSU qui ne pourra jamais être autre chose qu’une union de syndicats nationaux crispés sur leurs corporatismes. La FSU devrait prendre l’exemple de la fédération d’industrie, rassemblant par niveaux, les personnels de toutes les catégories, qui structure en partie la CGT et Solidaires.
Quant-à la réunification syndicale, Benoit a été désespérément le seul à utiliser le terme unification, que la CGT et Solidaires se sont bien gardées d’employer. La meilleure façon d’aller vers la réunification syndicale, ce n’est pas par le haut, mais par la mobilisation à la base.
Il reste toutefois une solution pour avancer sur tous ces sujets, voter pour les amendements et motions de la tendance de transformation sociale Emancipation !
Intervention d’Emancipation sur la place du syndicalisme dans le mouvement social et la convergence des luttes