Terreur d’État et militarisation de la Police
Dans la pénombre sécuritaire de l’époque, la question de la répression est devenue centrale. Sur fond d’écrasement de toutes les oppositions et d’états d’urgence illimités, il est désormais largement admis que le pouvoir ne tient que par sa police. Si la question du maintien de l’ordre est désormais sur le devant de la scène médiatique, il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui s’étend sur plusieurs décennies, dont les banlieues, puis les protestations indociles ont été les laboratoires. Alors que l’horizon ne cesse de s’obscurcir et le régime policier d’étendre sa toute puissance, ce livre retrace la généalogie d’une militarisation du maintien de l’ordre, et propose des pistes pour y résister.
Nous sommes en guerre, Terreur d’État et militarisation de la Police, Pierre Douillard-Lefèvre, éditions Grevis, septembre 2021, 240 p., 12 €.
Allier le vert et le rouge
Ce livre rassemble pour la première fois des récits de luttes où s’articulent la défense des droits sociaux et celle de l’environnement. Du Canada au Japon, des Philippines à l’Équateur ou au Brésil, de la France aux États-Unis en passant par l’Afrique du Sud ou le Moyen-Orient, il nous entraine dans des expériences collectives de résistance. Ici, des peuples indigènes s’associent aux communautés paysannes pour défendre les écosystèmes dont ils dépendent toutes et tous. Là, des syndicalistes se rapprochent d’écologistes afin de dépasser l’antagonisme entre la défense de l’emploi et le combat écologique. Ces luttes écologiques et sociales démontrent, en acte, que sans rupture du compromis productiviste, la destruction de la planète se poursuivra inéluctablement. Dans cette alliance du vert et du rouge on découvre, au fil des chapitres, le rôle central que jouent la jeunesse et les mouvements féministes.
Luttes écologiques et sociales dans le monde Allier le vert et le rouge, Daniel Tanuro et Michael Löwy, éditions Textuel, octobre 2021, 304 p., 19,90 €.
Sous les pavés, la terre
En essor depuis le début du XXIe siècle, l’agriculture urbaine connaît un regain d’intérêt qui s’inscrit dans la prise de conscience des ravages de l’agriculture conventionnelle et de l’urbanisation galopante. Dans les friches des quartiers populaires, les jardins partagés des centres-villes et les potagers en lutte, elle permet ainsi de produire, de résister et d’habiter autrement. Issu d’une enquête au long cours dans le Grand Paris, à New York et à Détroit, ce livre porte sur les efforts collectifs d’associations et d’individus pour reprendre et cultiver la terre dans les métropoles. Il restitue la pluralité des espaces et des pratiques socio-écologiques, et rend compte des alliances et des conflits qui se nouent autour du retour de l’agriculture dans les ruines du capitalisme urbain.
Sous les pavés, la terre. Agricultures urbaines et résistances dans les métropoles, Flaminia Paddeu, éditions Seuil, octobre 2021, 448 p., 22 €.
L’affaire Georges Ibrahim Abdallah
En septembre et octobre derniers, s’est déroulée une nouvelle fois, une campagne unitaire d’actions nationales et internationales en vue de la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Militant de la résistance palestinienne au sein du Front Populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), puis de l’organisation marxiste anti-impérialiste Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), il est arrêté le 24 octobre 1984. En 2021, avec 37 années d’emprisonnement, il est le plus ancien prisonnier politique en France et en Europe. L’auteur offre ici une étude détaillée sur l’homme et son combat en faveur d’une Palestine libérée. Il présente la longue chronique judiciaire qui a conduit à sa condamnation, offre une grille d’analyse de la justice française et de la fabrique médiatique de l’opinion et enfin un pamphlet aussi implacable que nécessaire en faveur de sa libération. Préface de P. Stambul, postface de J.M. Rouillan.
L’affaire Georges Ibrahim Abdallah, Saïd Bouamama, éditions Premiers matins de novembre, février 2021, 210 p., 13 €.